- 1. L'armée royale et la Révolution
- 2. Les volontaires de 1791
- 3. La patrie en danger
- 4. 1792 : une armée populaire
- 5. De la levée des 300 000 hommes à la levée en masse
- 6. La levée en masse
- 7. L'amalgame et l'encadrement
- 8. Le soldat de l'an II, un citoyen modèle
- 9. De l'armée des soldats citoyens à l'armée des coups d'État
- 10. La conscription, du Directoire au premier Empire
- 11. Les officiers de Napoléon et l'honneur
- 12. Les officiers, des notables
- 13. Les généraux de Napoléon
- 14. Bibliographie
RÉVOLUTION & EMPIRE, armée
De l'armée des soldats citoyens à l'armée des coups d'État
Pourtant, ce furent ces soldats, s'honorant du titre de citoyen, qui participèrent aux coups d'État dont fut émaillée la vie politique du Directoire, jusqu'à faire s'effondrer la République, et qui donnèrent le pouvoir à un de leurs généraux. À cette situation il y a plusieurs explications et d'abord celle d'une démission progressive du pouvoir face aux généraux. Le Directoire s'efforça bien de contrôler l'armée par l'envoi de commissaires chargés de veiller à la direction des territoires occupés, de surveiller l'approvisionnement de l'armée et de dénoncer les généraux indisciplinés. En fait, les généraux étaient trop indispensables au Directoire pour qu'il pût songer à les tenir étroitement : ceux-ci lui apportèrent, avec l'or des pays conquis, la force des baïonnettes pour lutter contre les royalistes, notamment lors du coup d'État du 18 fructidor an V (4 sept. 1797). Les commissaires aux armées furent rappelés et les soldats tombèrent sous la coupe de leurs chefs. Chacun des généraux qui commandaient une armée s'empara de l'administration, de la justice, des finances, du recrutement et de la promotion des cadres. Chaque armée fut la cliente de son chef. Les généraux profitèrent aussi de l'éloignement de leurs troupes, de plus en plus coupées des réalités nationales, pour reporter sur leur personne la charge affective qu'avait eue la patrie. Par une habile propagande qui entretint l'hostilité dans les demi-brigades contre des « pékins », des « avocaillons », des « politiciens » prêts, disaient-ils, à toutes les compromissions pour sauver leur place, ces généraux se vantèrent d'être les seuls désormais à incarner la nation révolutionnaire. Avant même le coup d'État du 18 brumaire, certains de ces généraux songeaient à s'emparer du pouvoir. Ils avaient manipulé les néo-Jacobins lors du coup d'État parlementaire de prairial an VII (18 juin 1799), ils comptaient bien recommencer. Au lendemain du 18-Brumaire, Bonaparte savait qu'il aurait à compter avec l'opposition d'un Bernadotte proche des Jacobins, ou avec un Moreau contacté par les royalistes.
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Écrit par
- Jean-Paul BERTAUD : professeur d'histoire moderne à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, agrégé de l'Université, docteur ès lettres
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