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ARCHITECTURE REVUES D'

XXe siècle

Au tournant du xxe siècle, les revues d'architecture entament une phase de diversification : feuilles manifestes internationales proches de l'avant-garde, revues techniques ou de théorie, ou encore périodiques à la fois professionnels et critiques, qui ne se limitent pas à défendre une profession en quête de reconnaissance, mais ont aussi l'ambition de propager la modernité et ses techniques. Le xxe siècle est également marqué par l'internationalisation des revues : la circulation des images d'architecture s'est sans cesse accrue, entre l'Amérique du Nord et l'Europe puis, depuis les années 1940, avec l'Amérique latine qui a offert de nouvelles interprétations du mouvement moderne, et, plus récemment, avec le monde asiatique. Des années 1910 aux années 1960, différents types de périodiques ont construit leur identité par rapport à la modernité architecturale, qu'ils y aient ou non adhéré.

Depuis les années 1970, marquées par l'effondrement du projet moderne qui structurait ces revues, la presse architecturale s'est radicalement transformée et ré-orientée. Certaines revues ont adopté une ligne intellectuelle, privilégiant notamment la transversalité vers des sujets débordant ceux de l'architecture. Les autres titres s'orientent quant à eux plutôt vers un contenu privilégiant la photographie et l'illustration, confirmant ainsi une tendance, depuis les années 1990, à une certaine forme d'« esthétisation ».

1890-1920 : l'expansion et la diversification des revues

La période 1890-1914 voit la naissance de nombreux nouveaux titres et la pérennisation de ceux fondés à la fin du xixe siècle. Inscrite dans un contexte de développement sans précédent de la presse spécialisée et de la presse de culture, cette phase d'essor, d'abord quantitatif, des revues professionnelles d'architecture est encouragée par la prospérité économique et l'activité florissante de la construction. Trois phénomènes marquent cette expansion, aiguillonnée en Europe comme en Amérique par la nécessité de défendre la profession. La spécialisation des contenus se traduit par la création de nombreuses revues techniques, mais aussi de revues d'urbanisme (Der Städtebau, Vienne, 1904 ; Town Planning Review en 1910). L'intégration des innovations en matière d'impression de l'image (la similigravure depuis 1880), moins coûteuses, renouvelle les dispositifs graphiques de la presse professionnelle. Enfin, troisième phénomène, l'élan des revues d'art décoratif de 1893 à 1914 contribue à modifier les modèles assez stables de la presse professionnelle, à diffuser les nouvelles tendances, y compris étrangères (d'abord l'Art nouveau européen, puis, dans les années 1910, la bataille pour la rationalisation du langage architectural).

En Italie Arte Decorativa Moderna (Milan, 1902-1907) et Emporium (Bergame, 1895-1964), prennent une part active à la diffusion de l'architecture, et ouvrent une importante fenêtre sur l'étranger, tandis que sont créées Edilizia moderna (Milan,1892-1966) et L'Architettura italiana (Turin, 1905-1942).

En Grande-Bretagne, The Architectural Review (Londres, 1896-), influencée par la revue d'art décoratif The Studio (1893-1964) tant dans l'utilisation de l'image que dans sa sensibilité au mouvement des Arts and Crafts, déclare être la seule revue britannique à traiter l'aspect artistique de l'architecture, outre ses composantes techniques et commerciales.

En Allemagne, le tournant du siècle est particulièrement fécond : sur une quarantaine de périodiques (en comptant les revues régionales et les revues de construction) lancés de 1890 à 1914, citons Der Baumeister et Moderne Bauformen en 1902, Die Bauwelt en 1910, et Wasmuths Monatshefte für Baukunst en 1914.

Entravé[...]

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Écrit par

  • : docteur en histoire de l'art, enseignante à l'École nationale supérieure d'architecture de Paris-Val-de-Seine
  • : maître de conférences en histoire de l'art moderne et contemporain à l'université de Bordeaux-III

Classification

Média

<it>La Revue hollandaise</it>, J. G. Van Caspel - crédits : AKG-images

La Revue hollandaise, J. G. Van Caspel

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