RHAMNALES
L'ordre des Rhamnales comprend essentiellement deux familles de plantes dicotylédones, pour la plupart ligneuses, caractérisées par leurs petites fleurs dialypétales à symétrie rayonnante, à un seul verticille d'étamines antépétales. Les Rhamnacées sont répandues dans les régions tempérées (nerprun) ou chaudes (jujubier). Les Vitacées ou Ampélidacées sont connues surtout par la vigne (Vitis vinifera L.), dont la culture remonte à l'Antiquité et s'est étendue à presque tous les pays dont le climat lui est favorable. D'autres Ampélidacées sont cultivées notamment comme plantes ornementales (vigne-vierge, Ampelopsis).
Étude de la vigne
Il existe une telle multitude de races qu'il est presque impossible de définir quel est le pays d'origine de la vigne et quelle en est la race la plus proche de la plante sauvage primitive. On estime souvent qu'il s'agit de Vitis vinifera sous-espèce silvestris, qui serait indigène dans le sud de l'Europe, jusque dans la vallée du Rhin supérieur, en Asie Mineure et même en Inde.
Le jeune plant de vigne porte deux cotylédons opposés entiers, puis six à dix feuilles végétatives insérées selon une spirale et semblables à celles des plantes adultes, mais plus petites ; à l'aisselle de ces feuilles se forment des bourgeons qui portent d'abord deux petites écailles, puis des feuilles adultes. Après cette phase juvénile, la tige principale prend ses caractères adultes et forme désormais des feuilles distiques, c'est-à-dire insérées alternativement à droite et à gauche de la tige, dont les bourgeons axillaires n'ont plus qu'une écaille, leur deuxième feuille étant déjà de type adulte ; ces feuilles pétiolées ont des stipules caduques et un limbe profondément palmatilobé à nervation palmée. La tige produit en outre des vrilles ramifiées, extra-axillaires et oppositifoliées, selon un ordre déterminé de telle sorte que, sur chaque rangée de feuilles, se rencontrent successivement deux feuilles, une vrille, une feuille, une vrille, deux feuilles, etc.
Chaque année, à la chute des feuilles, le sommet de la tige meurt. C'est le bourgeon latéral situé le plus haut qui construit l'année suivante un nouveau tronçon de tige : la tige pluriannuelle de la vigne est donc sympodiale, formée de tronçons annuels à croissance monopodiale, fils les uns des autres. Puis les tronçons annuels deviennent plus longs, prennent un caractère lianescent, s'étalent horizontalement et – conséquence aussi de la disposition distique de leurs feuilles – acquièrent une structure dorsiventrale. Dès l'âge de trois ans environ, les vrilles inférieures d'une pousse annuelle sont remplacées par des inflorescences.
La situation des inflorescences et le fait que souvent elles aient un rameau transformé en vrille, ou que des vrilles portent une ou deux fleurs, prouvent que les vrilles sont homologues des inflorescences. Selon une interprétation souvent admise mais inexacte, ces organes seraient les parties terminales des rameaux, parties rejetées latéralement par le développement du bourgeon axillaire de la feuille supérieure ; ce bourgeon produirait un tronçon de rameau relayé à son tour par le développement du bourgeon axillaire de la feuille qu'il porte ; les pousses annuelles seraient donc elles aussi des sympodes, constituées de tronçons d'ordres successifs. En réalité, la feuille opposée à une vrille a formé un bourgeon axillaire qui développe à sa base, sans entre-nœud préalable, un bourgeon de seconde génération non pourvu d'une feuille sous-tendante ; ce bourgeon glisse sur la tige principale, y effectue une rotation de 180 degrés et se trouve ainsi opposé à sa feuille « grand-mère ». Quant à la ramification même de la vrille, elle est sympodiale.
Les inflorescences d'un type complexe sont multiflores.[...]
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Écrit par
- André LAWALRÉE : docteur ès sciences, chef de département au Jardin botanique national de Belgique
Classification
Médias