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RHAMNALES

Les Rhamnacées

On dénombre actuellement cinquante-huit genres et plus de neuf cents espèces de Rhamnacées, habitant les zones tempérées et chaudes ; des restes fossiles connus datent du Crétacé supérieur. Les Rhamnacées sont presque toutes arbustives, quelquefois épineuses ou lianescentes, certaines espèces s'agrippant au moyen de crochets ou de vrilles. Les feuilles stipulées, sauf chez les Phylica, alternes ou opposées, ont un limbe simple et indivis, comportant souvent trois ou cinq nervures longitudinales de même importance. Les inflorescences de type cymeux, généralement axillaires, sont parfois réduites à des fleurs solitaires. Les fleurs, fortement protandres et rarement unisexuées, comportent un réceptacle en forme de coupe ou de tube, sur le bord duquel s'insèrent sépales, pétales et étamines, toutes ces pièces étant libres. Les pétales, presque toujours plus petits que les sépales et pliés dans le bouton, enveloppent les anthères. Le gynécée est formé de deux à cinq carpelles soudés en un ovaire, supère ou infère, généralement divisé en loges par le développement centripète des bords placentaires et terminé par un style unique, souvent lobé ou divisé au sommet. Chaque loge ne renferme le plus souvent qu'un seul ovule. Les fruits sont très variés : ce sont des drupes à un (Ziziphus) ou à plusieurs (Rhamnus) noyaux, des baies ou des fruits secs : lorsque ces derniers sont indéhiscents, ils montrent souvent des adaptations à la dispersion par le vent, comme l'aile du fruit de Paliurus. Les graines n'ont pas ou guère d'albumen et renferment un grand embryon.

Le genre Rhamnus (cent soixante espèces) inclut plusieurs espèces utiles : R. alaternus (l'alaterne), arbuste toujours vert des régions méditerranéennes, et R. cathartica (le noir-prun ou nerprun), arbuste épineux, ont des baies purgatives ; les baies, ou graines d'Avignon, de R. infectoria (le nerprun des teinturiers) ont servi à préparer des colorants pour les tissus ; R. frangula (la bourdaine) est un arbuste eurasiatique dont l'écorce est officinale.

Plusieurs espèces du genre Ceanothus (cinquante-cinq espèces d'Amérique du Nord) sont cultivées dans les parcs, surtout C. caeruleus (Mexique). Le genre Phylica comporte cent cinquante espèces limitées à l'Afrique du Sud, Madagascar et quelques îles (Sainte-Hélène, Mascareignes) ; plusieurs espèces sont ornementales, en particulier P. ericoides, un arbuste qui ressemble à une bruyère.

Les Paliurus (huit espèces du sud de l'Europe et de l'Asie) sont des arbrisseaux épineux du fait de la transformation des stipules ; chez P. spina-christi (l'épine-du-Christ), les deux épines d'une même feuille sont dissemblables, l'une est droite et l'autre courbe. Les fruits sont diurétiques.

Beaucoup de Ziziphus (cent espèces des pays chauds) montrent aussi des stipules épineuses dimorphes ; les fruits de Z. lotus et de Z. jujuba (le jujubier) sont comestibles.

Chez les Colletia (dix-sept espèces d'Amérique du Sud), les épines triangulaires proviennent d'un second bourgeon axillaire transformé.

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, chef de département au Jardin botanique national de Belgique

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Jujubier (fruits) - crédits : C. Bevilacqua/ De Agostini/ Getty Images

Jujubier (fruits)

Vrille de Vitis vinifera : interprétation d'après Chadefaud - crédits : Encyclopædia Universalis France

Vrille de Vitis vinifera : interprétation d'après Chadefaud

Vigne : fleur et fruit - crédits : Encyclopædia Universalis France

Vigne : fleur et fruit