RHAZÈS, arabe ABŪ BAKR MUḤAMMAD IBN ZAKARĪYĀ AL-RĀZĪ (865 env.-env. 925)
Médecin, alchimiste et philosophe persan, né vers 865 à Ray, près de Téhéran, mort vers 925 à Ray.
Selon certaines sources, Rhazès (en arabe Abū Bakr Muḥammad ibn Zakar̄iyyā’ al-r̄az̄i), serait déjà alchimiste lorsqu'il acquiert ses connaissances médicales. Après avoir été médecin en chef dans un hôpital de Ray, il occupe un poste similaire à Bagdad pendant quelque temps. Comme de nombreux savants de l'époque, il vit dans diverses cours sous la protection de petits souverains. Rhazès se considère comme l'égal musulman de Socrate dans la philosophie et d'Hippocrate dans la médecine.
Il est l'auteur de deux encyclopédies médicales remarquables. La première, intitulée Kit̄ab al-ṭibb al-Manṣūr̄i et dédiée au souverain de Ray, Mans̄ur ibn Isḥāq, sera diffusée en Occident par la traduction latine que Gérard de Crémone en fera au xiie siècle (Liber medicinalis ad Almansorem). La seconde, Kit̄ab al-ḥāw̄i (traduite en latin sous le titre Liber continens), passe en revue la médecine grecque et syrienne, les débuts de la médecine arabe ainsi que certaines connaissances médicales venues d'Inde. Dans ces œuvres, Rhazès fait part de son propre jugement ainsi que de ses connaissances médicales personnelles. Parmi ses nombreux traités médicaux de second ordre figure le célèbre ouvrage sur la petite vérole, qui sera traduit en latin, en grec byzantin et dans diverses langues modernes, notamment en français sous le titre Traité de Rhazès sur la rougeole et la petite vérole.
Les écrits philosophiques de Rhazès, négligés pendant des siècles, ne seront considérés comme importants qu'au xxe siècle. Bien qu'il prétende être un disciple de Platon, il est constamment en désaccord avec les philosophes arabes ayant interprété Platon, tels al-Fār̄ab̄i, Avicenne et Averroès. Ayant probablement lu la traduction arabe du philosophe atomiste grec Démocrite, il adopte une approche similaire dans sa propre conception de la matière. Parmi ses autres ouvrages connus figure le Kit̄ab al-ṭibb al-r̄uh̄an̄i (La Médecine spirituelle), traité d'éthique populaire qui se penche aussi sur l'alchimie.
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...médical se répandit. Les précieux manuscrits parcoururent les vastes contrées de l'empire musulman. Des hôpitaux furent construits et les califes nommèrent à leur tête des médecins éminents, parmi lesquels le plus grand est sans contredit Abū Bakr al-Rāzī (m. en 923), leRhazès des Latins du Moyen Âge.