RHEE SYNGMAN ou LI SEUNG-MAN (1875-1965)
Président du gouvernement coréen provisoire en exil de 1919 à 1946 et premier président de la République de Corée (Corée du Sud), né dans la province de Hwanghae, descendant de la famille royale des Li, Syngman Rhee reçoit une éducation classique chinoise, puis séjourne dans une mission méthodiste anglaise. En 1896, il adhère à l'Organisation pour l'indépendance de la Corée ; en 1897, il est arrêté et demeure en prison jusqu'en 1904. Il se convertit au christianisme vers cette époque. Amnistié, il part pour les États-Unis où il obtient en 1910 un doctorat (Ph.D.) à l'université de Princeton. De retour en Corée dès 1910 (l'année de l'annexion par le Japon), il organise le mouvement méthodiste coréen et prend part à la résistance anti-japonaise (1910-1912). Contraint de s'enfuir, il se réfugie à Hawaii où il fonde un centre religieux, mais il reste en contact avec la résistance coréenne ; l'échec du mouvement de résistance lui fait concevoir que la libération de la Corée ne sera obtenue que par une pression diplomatique internationale ; en 1912, il devient localement leader de l'opposition nationaliste. Élu en 1919 président du gouvernement provisoire en exil, à Shanghai, il doit quitter ses fonctions en 1921 et s'établir aux États-Unis. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il établit une « commission coréenne » à Washington, représentant la Corée auprès des États-Unis et des Alliés.
En 1945, mandaté par les États-Unis, il retourne en Corée, et s'oppose au « conseil de tutelle » composé de l'U.R.S.S. et des États-Unis ; il se prononce pour l'établissement d'un gouvernement indépendant au Sud, protégé par l'aide militaire américaine, mais excluant toute immixtion dans les affaires intérieures du pays. Élu en 1948 président du Conseil démocratique de la Corée du Sud, soutenu par les Américains pendant la guerre de Corée (1950-1953), il ne réussit toutefois pas à les convaincre d'envahir la Chine populaire. Il assume, en politique intérieure, des pouvoirs dictatoriaux, réprimant toute opposition politique, aidé en cela par une importante police secrète.
En 1960, âgé de quatre-vingt-quatre ans, Rhee est réélu pour la troisième fois, mais, par suite de violentes manifestations étudiantes dénonçant les fraudes électorales et la corruption généralisée du régime, l'Assemblée nationale adopte une constitution établissant un nouveau système parlementaire et ordonne de nouvelles élections : Yoon Bo Sun est élu président et John Chang, Premier ministre. Rhee démissionne le 27 avril 1960 et disparaît de la scène politique. Il s'exile à Hawaii où il devait mourir cinq ans plus tard.
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Écrit par
- Yvan BARBÉ : ethnologue
- Ogg LI : docteur d'État ès lettres, professeur à l'université de Paris-VII
Classification
Média
Autres références
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CORÉE - Histoire
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Jin-Mieung LI , Ogg LI et Madeleine PAUL-DAVID
- 6 282 mots
- 13 médias
Les patriotes coréens regagnèrent la Corée, Syngman Rhee venant des États-Unis, Kim Ku et son gouvernement provisoire de Corée, de Zhongjing en Chine. -
CORÉE DU SUD
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Valérie GELÉZEAU , Jin-Mieung LI et Stéphane THÉVENET
- 11 386 mots
- 9 médias
...internationale. La commission ne pouvant se rendre dans la partie Nord, les élections eurent lieu uniquement au Sud, le 10 mai 1948. Le Parti libéral de Syngman Rhee obtint 154 des 198 sièges. L'Assemblée nationale se réunit pour la première fois le 31 mai 1948 et adopta, le 12 juillet, une Constitution...