RHODOPHYCÉES
Reproduction
L'absence constante de cellules reproductrices flagellées, caractère essentiel des Rhodophycées, entraîne, lors de la reproduction sexuée, des modalités de fécondation tout à fait particulières.
Reproduction asexuée
Chez certaines Bangiophycidées, la reproduction s'effectue uniquement par voie végétative, par fragmentation du thalle en cellules isolées. Chez d'autres, ainsi que chez certaines Floridées, il existe une reproduction indépendante du cycle sexué, par spores mitotiques (monospores et paraspores) qui redonnent directement une génération identique à celle qui les a produites.
Reproduction sexuée
Les gamétophytes
Les gamétophytes sont en majorité dioïques. La cellule femelle ( carpogone) ne libère pas de gamète ; elle demeure fixée au gamétophyte et est pourvue d'une papille (Bangiophycidées) ou d'un long poil appelé trichogyne (Floridées) permettant la fécondation. Le carpogone résulte parfois (Acrochaetiales) de la transformation d'une cellule végétative quelconque du thalle, mais, plus souvent, il se trouve au sommet d'un court rameau adventif, en général de deux à cinq cellules : le rameau carpogonial ; chez les Cryptonémiales (Dudresnaya), celui-ci est lui-même porté par un rameau adventif différencié, le gonophore carpogonial, qui joue un rôle important lors du développement du zygote.
Les gamètes mâles proviennent, chez les Bangiophycidées, de la division répétée d'une cellule végétative par des cloisonnements successifs, perpendiculaires les uns aux autres, en petites cellules incolores, libérées par gélification des parois. Chez les Floridées, les cellules mâles se forment isolément dans des spermatocystes souvent groupés en bouquets (exemple : Polysiphonia). Dans tous les cas, les cellules mâles, ou spermaties, sont de petites cellules, immobiles et dépourvues de paroi cellulaire. Elles sont transportées passivement par les mouvements de l'eau, au voisinage d'un trichogyne sur lequel l'une d'elles se fixe et déverse son contenu dans le trichogyne, le noyau mâle fusionnant ensuite avec celui du carpogone. Ce mode de fécondation très particulier est une trichogamie. Dans le règne végétal, il ne se rencontre, en dehors des Rhodophycées, que chez certains Ascomycètes.
Développement du zygote : le carposporophyte
Le zygote né du carpogone fécondé demeure sur le gamétophyte. Chez les Porphyra, il se divise en un certain nombre de spores (carpospores) qui sont ensuite libérées. Chez les Floridées, il se développe en un tissu diploïde (gonimoblaste) qui produira des carpospores ; il représente une génération distincte, le carposporophyte.
Chez les Floridées les plus inférieures, le carposporophyte, constitué de cellules à plastes pigmentés, n'est pas totalement parasite ; par contre, chez les formes les plus évoluées, le carposporophyte, dépourvu à l'état jeune de pigments assimilateurs, est devenu un parasite obligatoire du gamétophyte. Ce parasitisme se manifeste notamment par la fusion de filaments issus du zygote, donc diploïdes, avec des cellules particulières du gamétophyte. Les cellules qui hébergent ainsi un noyau parasite diploïde constituent des cellules auxiliaires ; elles vont permettre à ce noyau de se multiplier pour donner finalement naissance à des groupes de carpospores.
La disposition, le nombre des cellules auxiliaires, leurs relations avec le rameau carpogonial varient selon les différents ordres de Floridées. Chez les Cryptonémiales (exemple : Dudresnaya, ), où le rameau carpogonial est porté par un gonophore carpogonial, le carpogone fécondé émet des filaments de jonction qui fusionnent avec des cellules du gonophore, devenues alors des cellules auxiliaires primaires. De celles-ci naissent de nouveaux filaments de jonction qui vont s'unir avec d'autres cellules auxiliaires appartenant à des gonophores stériles[...]
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Écrit par
- Jean FELDMANN : professeur à la faculté des sciences de Paris
- Francis MAGNE : docteur ès sciences, professeur à l'université de Paris-VI
Classification
Médias
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