RHODOPHYCÉES
Les cycles d'alternance de générations et de phases nucléaires
Cycle trigénétique
Comme on vient de le voir, le cycle de la plupart des Floridées est trigénétique et comporte l' alternance de trois générations distinctes (cf. algues, fig. 5 : cycle de l'Antithamnion plumula). Le cycle nucléaire est diplohaplophasique. On peut le résumer ainsi :
Une des générations, le gamétophyte, est haploïde et les deux autres (carposporophyte et tétrasporophyte) sont diploïdes.
Si le gamétophyte et le tétrasporophyte sont morphologiquement identiques dans la plupart des cas, le carposporophyte, parasite sur le gamétophyte, ne possède qu'un appareil végétatif très simple et très réduit, ce qui semble pouvoir s'expliquer par son mode de vie ; une telle réduction morphologique est en effet fréquente chez les organismes parasites.
Cycles digénétiques
Chez certaines Floridées, l'une des générations du cycle trigénétique fait défaut, généralement le tétrasporophyte.
Chez certaines Némalionales à carpotétraspores (Liagora tetrasporifera par exemple), le noyau diploïde des carposporocystes subit la méiose et chaque carposporocyste renferme quatre carpotétraspores haploïdes qui donnent directement naissance à des gamétophytes.
Chez les Floridées d'eau douce du genre Lemanea, les carpospores diploïdes produisent un protonéma qui bourgeonne en jeunes cladomes gamétophytiques d'abord diploïdes ; la méiose (somatoméiose) s'effectue ensuite, non pas dans un sporocyste individualisé, mais dans la cellule initiale terminale du jeune gamétophyte, cellule qui continue son fonctionnement régulier, mais avec son noyau devenu haploïde. Il ne subsiste plus que deux générations, le gamétophyte et le carposporophyte, mais le cycle nucléaire d'alternance de phases ne coïncide plus avec les générations morphologiques, puisque la partie inférieure du gamétophyte est diploïde, tandis que la partie supérieure, seule capable de produire des organes sexués, est haploïde.
Chez certaines Phyllophoracées (Phyllophora brodiaei, Gymnogongrus norvegicus), c'est au contraire le carposporophyte qui fait défaut ; le zygote, au lieu de se développer vers l'intérieur du thalle, comme chez les autres Phyllophoracées à cycle trigénétique, en filaments qui se transforment en amas de carpospores, donne naissance à un tétrasporoblaste qui s'accroît vers l'extérieur en traversant le tissu cortical ; il s'épanouit à l'extérieur en un éventail de filaments serrés les uns contre les autres (némathécie) et dont chaque cellule devient un tétrasporocyste.
Un cas remarquable est celui du Rhodochorton purpureum, dont le cycle ne comporte que deux générations très semblables morphologiquement, toutes deux étant susceptibles de vivre indépendamment : l'une est un gamétophyte produisant des organes sexués mâles et femelles ; l'autre, issue du zygote, engendre des tétraspores. Chez cette espèce, à cycle sans doute primitif, il est impossible de décider si la génération sporophytique peut être assimilée à un carposporophyte, d'après son origine à partir du zygote, ou à un tétrasporophyte, d'après la nature de ses spores.
Cycles dérivés
En fait, les deux caractéristiques essentielles que présente la génération carposporophytique dans le type de cycle décrit ci-dessus, c'est-à-dire son implantation sur la génération qui la précède, d'une part, et sa réduction morphologique par rapport aux deux autres générations, d'autre part, peuvent se retrouver ensemble ou séparément chez ces dernières. Il en résulte des types de cycle très divers.
Chez certaines Némalionales à carpotétraspores (Liagora tetrasporifera, par exemple), les carposporocystes se transforment en tétrasporocystes – on les nomme alors carpotétrasporocystes – et représentent[...]
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Écrit par
- Jean FELDMANN : professeur à la faculté des sciences de Paris
- Francis MAGNE : docteur ès sciences, professeur à l'université de Paris-VI
Classification
Médias
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