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RHUMATOLOGIE

Les grands types de rhumatismes (tabl. 2)

Arthroses

L' arthrose est certainement la forme la plus fréquente de rhumatismes. Elle est soit monoarticulaire, ne touchant qu'une seule articulation, soit oligoarticulaire, touchant un nombre restreint d'articulations. En aucun cas elle n'atteint autant d'articulations que les grands rhumatismes inflammatoires type spondylarthrite ankylosante ou polyarthrite rhumatoïde. Les plus fréquentes des arthroses sont les arthroses de la hanche ( coxarthrose), du genou (gonarthrose), du rachis ( discarthrose, arthrose vertébrale), de la racine du pouce (rhyzarthrose du pouce) et des articulations interphalangiennes distales des doigts (nodosités dites d'Heberden).

Sur le plan anatomique, l'arthrose commence par des lésions des cartilages articulaires dans le cas des articulations diarthrodiales et des fibrocartilages dans le cas des articulations amphiarthrodiales. Ces lésions sont primitives ou secondaires. Primitives, elles sont le fait d'une dégénérescence ou si l'on préfère d'un vieillissement du cartilage qui porterait soit sur ses cellules (les chondrocytes) et leurs activités fonctionnelles, soit sur ses composants moléculaires (fibres collagènes, protéoglycanes). Secondaires, elles sont la conséquence de lésions traumatiques ou de malformation généralement congénitales (dysplasies) de l'articulation, malformations qui accentuent les contraintes mécaniques auxquelles sont soumises les différentes structures de l'articulation (par exemple coxarthrose secondaire à une malformation de la hanche). Dans tous les cas, les premières lésions apparaissent là où les contraintes mécaniques sont les plus fortes, par exemple la zone d'appui supérieure de la tête fémorale sur le toit du cotyle dans le cas de la coxarthrose ; il s'agit de fissurations des couches superficielles du cartilage, puis d'ulcérations qui tendent à mettre à nu l'os sous-jacent. À proximité de ces fissures, on constate une augmentation du nombre des chondrocytes et de la teneur en eau du cartilage.

Ces lésions initiales du cartilage se compliquent tôt ou tard d'altérations considérées comme réactionnelles. L' ostéophytose provient d'une prolifération conjonctivo-vasculaire sous-chondrale et sous-périostée qui s'ossifie secondairement donnant lieu, pour les discarthroses vertébrales, aux classiques « becs de perroquet » bien visibles à la radiographie. Dans la zone osseuse d'appui, sous le cartilage érodé, on constate une condensation osseuse qui résulterait de l'hyperpression locale et, plus en profondeur, des géodes ou cavités pseudokystiques remplies d'un liquide ou de tissu fibreux.

Les arthroses sont des maladies essentiellement locales, sans retentissement à distance et en particulier sans modifications des constantes biologiques.

Cliniquement, les arthroses se caractérisent par des douleurs au niveau de l'articulation atteinte ; ces douleurs sont de type mécanique, c'est-à-dire liées aux mouvements ou à la position. Elles s'accompagnent d'une raideur articulaire matinale de courte durée (15 mn environ), d'une limitation plus ou moins marquée des mouvements de l'articulation et, surtout, d'une gêne fonctionnelle qui retentit de façon variable sur les activités de la vie courante : marche et montée des escaliers par exemple, dans les arthroses des membres inférieurs.

Les radiographies permettent d'affirmer le diagnostic en montrant des images caractéristiques : pincement de l'interligne articulaire traduisant l'usure du cartilage, ostéophytose, géodes et condensations de l'os sous-chondral. L' imagerie moderne, notamment l'IRM (imagerie par résonance magnétique), permet, en cas d'arthrose, de détecter des modifications de l'os sous-chondral, avec en particulier un signal traduisant un œdème osseux, alors[...]

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Écrit par

  • : médecin, ancien directeur de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale

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