BURTON RICHARD (1925-1984)
Richard Jenkins naît le 10 novembre 1925 à Pontrhyden, village minier du pays de Galles. Il est le douzième des treize enfants d'une famille de mineurs. Jamais il ne reniera ses origines. Enfant, il obtient une bourse d'études pour Oxford grâce à un de ses professeurs, Philip Burton. Celui-ci l'encourage à devenir acteur, alors qu'il voulait être boxeur. Richard Jenkins rendit hommage à cet homme en lui empruntant son nom.
Richard Burton débute au théâtre en 1943, fait son service militaire dans la Royal Air Force, puis tourne son premier film en 1948 : The Last Days of Dowlin, d'après une œuvre de l'auteur dramatique Emlyn Williams. Le cinéma anglais lui offre, à cette époque, quelques rôles peu gratifiants mais il se fait remarquer sur la scène, en particulier comme interprète de Shakespeare et de Christopher Fry. Une pièce de Fry, The Lady's not Burning, est montée à Broadway en 1950. Richard Burton attire l'attention des producteurs hollywoodiens, signe un contrat avec la 20th Century Fox, et tourne alors dans Ma Cousine Rachel (Henry Koster, 1951), Les Rats du désert (Robert Wise, 1953), La Tunique (Henry Koster, 1953), première production en Cinémascope. Parallèlement, il fait deux « saisons » à l'Old Vic de Londres, dans des rôles shakespeariens. Au cinéma, il plaît surtout pour son physique viril, son visage expressif, ses yeux verts sous des cheveux bruns. Il piétine un peu jusqu'à Amère Victoire (1957), film de guerre tourné en France par Nicholas Ray. Mais c'est Tony Richardson, l'un des chefs de file du nouveau cinéma britannique, qui le lance avec Les Corps sauvages (1959), tiré d'une pièce de John Osborne. L'expérience du théâtre sera toujours profitable à Richard Burton. En 1962, il fait partie de l'abondante distribution du Jour le plus long, superproduction de Darryl F. Zanuck sur le débarquement des forces alliées en Normandie, le 6 juin 1944. En 1963, il est Marc Antoine dans Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz, où Elizabeth Taylor tient le rôle de la reine d'Égypte. Le film manque de ruiner la Fox mais l'idylle amoureuse des vedettes est connue dans le monde entier. Leur premier mariage a lieu en 1964. Avant Le Chevalier des sables (Vincente Minnelli, 1965), un de leurs meilleurs films, Burton s'impose, sans Liz, dans La Nuit de l'iguane (John Huston, 1963), Becket (Peter Glenville, 1964), Hamlet (Bill Colleran, 1964), grâce à son génie de la composition. Certes, Qui a peur de Virginia Woolf ?(Mike Nichols, 1966), La Mégère apprivoisée (Franco Zeffirelli, 1967), Docteur-Faustus (Neville Goghill, co-réalisation Burton, 1967), Boom (Joseph Losey, 1968), Divorce (Waris Hussein, 1972) reposent en partie sur les « règlements de comptes » du couple. Pourtant, la vraie gloire de Richard Burton — qui tourne sans arrêt, tout en brûlant sa vie — tient à ses rôles dans L'Escalier (Stanley Donen, 1969), Anne des mille jours (1970), L'Assassinat de Trotski (Joseph Losey, 1972), Sutjeska (Stipe Delic, 1973), Equus (Sidney Lumet, 1977) et quelques autres. À la télévision, Richard Burton participe au « remake » de Brève Rencontre (Terence Young, 1974), interprète le personnage de Churchill dans Du sang, de la sueur et des larmes (Herbert Wise, 1976) et celui de Wagner dans un feuilleton sur le musicien (Tony Palmer, 1982). Sur une scène de Broadway, il retrouve Liz Taylor en 1982 pour Les Amants terribles, de Noël Coward. Au cinéma, où, jusque dans des films médiocres, sa présence ne passait jamais inaperçue, il termine sa carrière avec le rôle du tortionnaire O'Brien dans 1984, de Michaël Radford, d'après le roman de George Orwell.
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Écrit par
- Jacques SICLIER
: journaliste, critique de cinéma au journal
Le Monde
Classification
Médias
Autres références
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TAYLOR ELIZABETH (1932-2011)
- Écrit par Joël MAGNY
- 1 558 mots
À partir de Géant, la vie privée de la star envahit et brouille son image. Ses rapports avec Richard Burton, souvent marqués par l'alcool, sont particulièrement mis en évidence. Il est vrai que la hargne conjugale, sujet de deux films qu'ils interpréteront ensemble, facilite un tel glissement : ...