HAMILTON RICHARD (1922-2011)
« Artiste-technicien » (Richard Morphet), qui articule à la fois connaissance de la tradition artistique et intérêt pour le monde contemporain, Richard Hamilton a cherché, à partir des années 1960, à réagir aux mutations profondes de la société de son temps. Après avoir entamé une œuvre sous le signe de l'abstraction géométrique, il ouvre sa peinture aux objets du quotidien et aux moyens de communication alors en plein essor. Ses intérêts le portent vers l'imagerie véhiculée par les médias de masse (magazines, publicité, radio et télévision) et vers la culture populaire (cinéma hollywoodien, bande dessinée, science-fiction). Il participe ainsi activement à l'élaboration de ce que le critique Lawrence Alloway a baptisé « pop art ».
Tout un pan de l'activité de Richard Hamilton se déploie aussi, parallèlement à sa pratique de la peinture, dans le champ de l'enseignement, de la diffusion et de la mise en espace de l'art de son temps. Son rôle dans ce domaine, pour la scène britannique de la seconde moitié du xxe siècle, a été des plus considérables.
Une formation théorique et pratique
Né à Londres en 1922 dans un milieu modeste (son père est chauffeur), Richard Hamilton commence jeune, à partir de 1929, à apprendre le dessin. Il développe par la suite ses compétences dans les deux directions complémentaires et indissociables de sa démarche : la création artistique et ses applications pratiques. Hamilton travaille d'abord au sein du département publicité d'une entreprise d'ingénierie électrique, tout en suivant les cours du soir de la Westminster School of Art et de la Saint Martin's School of Art. Il est ensuite employé dans la section étalagisme de la Reimann School of Art, avant d'étudier, de 1938 à 1940, aux Royal Academy Schools. Le soir, il suit également des cours de gravure et de lithographie à la Central School of Arts and Crafts. Dessinateur industriel dans le secteur acoustique pendant la Seconde Guerre mondiale, il fait partie de l'équipe de designers qui conçoit, pour la firme E.M.I., les premiers transistors britanniques en 1944-1945. Il peut reprendre les cours à la Royal Academy à sa réouverture, en janvier 1946, mais en est exclu en juillet de la même année. Contraint d'effectuer son service militaire, il doit alors attendre la fin de celui-ci pour achever sa période de formation à la Slade School of Art (1948-1951), où se produisent diverses rencontres décisives pour la suite de son parcours. Il y fait en effet la connaissance des artistes Nigel Henderson, Eduardo Paolozzi et William Turnbull, il se familiarise avec les ouvrages du biologiste Wentworth D'Arcy Thompson (On Growth and Form, 1917) et de l'historien Siegfried Giedion (Mechanization Takes Command, 1949). Il découvre également l'œuvre de Marcel Duchamp à travers sa Boîte verte (1934) et rencontre l'historien et critique d'art Roland Penrose.
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Écrit par
- Guitemie MALDONADO : professeur à l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris
Classification
Autres références
-
POP ART
- Écrit par Bertrand ROUGÉ
- 3 816 mots
- 2 médias
...nouvelle génération en rupture avec les idées de Read et la culture élitiste. Il comprenait, entre autres, le critique Lawrence Alloway et les artistes Richard Hamilton, Eduardo Paolozzi et William Turnbull. Ce groupe s'intéressait aux effets de la société moderne et de la communication de masse sur la...