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SCHROCK RICHARD R. (1945- )

Chimiste américain. Né le 4 janvier 1945 à Berne, dans l'Indiana, Richard Royce Schrock fut un enfant studieux, épris de lecture davantage que de jeux. À l'âge de huit ans, lorsque sa famille vivait à Decatur, il reçut un attirail de petit chimiste. Ce fut pour lui une révélation. En 1959, les Schrock partirent pour San Diego, en Californie, où un ami de la famille alimenta Richard en livres de chimie, qu'il dévorait. Après une licence à l'université de Californie à Riverside, en 1967, il obtint son doctorat de chimie à Harvard en 1971, puis fit une année de stage postdoctoral à Cambridge. Il travailla ensuite dans l'industrie, trois ans durant dans le laboratoire central de Du Pont de Nemours, à Wilmington, Delaware. Son recrutement au M.I.T. date de 1975. Il y devint professeur titulaire en 1980, doté d'une chaire propre en 1989.

Ayant choisi d'œuvrer en chimie des organométalliques, Schrock s'intéressa dès ses débuts à la métathèse des oléfines, cette curieuse réaction par laquelle s'échangent les groupements terminaux d'hydrocarbures éthyléniques. Les travaux du Français Yves Chauvin montrèrent que le catalyseur qui rendait cette réaction possible devait comporter un atome d'un métal. Mais quel métal ? Dès 1975, travaillant chez Du Pont de Nemours sur les sujets de son choix, Schrock expérimenta des complexes de coordination, centrés d'abord sur le tantale, puis sur le tungstène et le molybdène. Ces deux derniers lui apparurent graduellement comme les plus prometteurs. Schrock mit au point des métaux-carbènes, requis par le mécanisme de Chauvin. Ces carbènes de Schrock eurent pour caractéristique d'user du métal dans son niveau d'oxydation le plus élevé. Avec Jeffrey H. Wengrovius et José Sancho, il prépara des complexes du néopentylidyne avec le tungstène et montra en 1981 que ces carbynes métalliques réagissaient par métathèse avec des acétyléniques. L'année précédente, il avait démontré le rôle catalytique de complexes du niobium dans des réactions de métathèse. Ce n'est qu'en 1990 qu'un plein succès vint enfin le gratifier, avec des catalyseurs au molybdène à la fois bien caractérisés et très performants.

Schrock se savait en concurrence avec Robert H. Grubbs, de Caltech, qui, lui aussi, poursuivait ses travaux pour trouver une solution catalytique au problème posé par la métathèse des oléfines. L'émulation avec Grubbs fut très stimulante – ardeur au travail et persévérance les habitant d'ailleurs tous deux.

Richard R. Schrock partagea avec Yves Chauvin et Robert H. Grubbs le prix Nobel de chimie 2005.

— Pierre LASZLO

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Écrit par

  • : professeur honoraire à l'École polytechnique et à l'université de Liège (Belgique)

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