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WEIZSÄCKER RICHARD VON (1920-2015)

Homme politique allemand, président de l’Allemagne de l’Ouest (1984-1990), puis premier président de l’Allemagne réunifiée (1990-1994), il était considéré comme une instance morale de l’Allemagne d’après-guerre.

Né le 15 avril 1920 à Stuttgart, Richard von Weizsäcker est le fils d’un diplomate, le baron Ernst von Weizsäcker. Il passe une partie de son enfance en Suisse, au Danemark et en Norvège. Après de brèves études à l’université d’Oxford et à l’université de Grenoble, il entre en 1938 dans l’armée allemande. La même année, son régiment prend part à l’invasion de la Pologne par l’Allemagne ; il participe également en 1941 à l’opération Barbarossa contre l’U.R.S.S. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’un de ses frères, le physicien Carl Friedrich von Weizsäcker, coopère à la mise au point d’une bombe atomique.

Après la guerre, il étudie à l’université de Göttingen (1945-1949), dont il obtient un doctorat en droit, et travaille dans les services juridiques du groupe industriel Mannesmann, au sein de la banque Waldthausen, puis pour le groupe chimique Boehringer Ingelheim. Lors du procès de Nuremberg, jeune juriste, il participe à la défense de son propre père, chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères du Reich Joachim von Ribbentrop. Très engagé dans l’Église protestante, il adhère cependant en 1954 à l’ Union démocrate-chrétienne (C.D.U.) – dominée par les catholiques –, dont il devient membre du comité directeur en 1967. De 1969 à 1981, il est député de la Rhénanie-Palatinat au Bundestag. Candidat à l’élection présidentielle de 1974, il est battu par le candidat du Parti libéral-démocrate (F.D.P.) Walter Scheel, soutenu par les sociaux-démocrates. Il est ensuite maire de Berlin-Ouest (1981-1984).

S’appuyant sur son expérience de la guerre, le président von Weizsäcker pousse les Allemands à regarder leur passé en face afin de pouvoir construire l’avenir, notamment dans un discours qu’il prononce le 8 mai 1985 devant le Bundestag, à l’occasion du quarantième anniversaire de la défaite de l’Allemagne nazie, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il est le premier homme politique à affirmer que le 8 mai 1945 n’a pas été une « capitulation » mais a marqué « la libération du système qui méprise la dignité humaine érigé par la tyrannie national-socialiste ».

Il meurt le 31 janvier 2015 à Berlin.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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