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WRIGHT RICHARD (1908-1960)

L'intellectuel du Tiers Monde

En fait, durant les années cinquante, Wright s'intéresse davantage à la décolonisation. Il est un des fondateurs de Présence africaine et peint dans Puissance noire (Black Power, 1954) l'émergence du Ghana sous Nkrumah. Il met le catholicisme ambigu de l'Europe décadente – c'est la thèse d'Espagne païenne (Pagan Spain, 1957) – en contraste avec la solidarité raciale et religieuse du monde de couleur qui affronte l'Occident : Bandoeng, 1 500 000 000 hommes (The Color Curtain, 1955). Sous le titre significatif d'Écoute, homme blanc ! (White Man, Listen, 1957), il rassemble une série de conférences qui constitue son testament politique. Devant le silence et l'opposition de l'Amérique maccarthyste et les progrès du néocolonialisme, il lance un dernier appel : il éclaire le dilemme culturel et politique des élites de couleur déchirées par une double appartenance. Répudiant les traditions religieuses ancestrales et une certaine négritude devenues facteurs de stagnation, il prône le recours au rationalisme et à la technique pour la libération de l'Afrique moderne. À Paris, une crise cardiaque met brutalement fin à sa lutte pour le nationalisme africain et les droits civiques aux États-Unis.

— Michel FABRE

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Richard Wright - crédits : Dominique Berretty/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Richard Wright

Autres références

  • RENAISSANCE DE HARLEM

    • Écrit par et
    • 8 934 mots
    ...acteurs noirs tels qu'Ethel Waters figuraient en tête d'affiche des spectacles de Broadway, et les arts plastiques noirs s'épanouissaient. Tandis que Richard Wright fustigeait les écrivains de la décennie de 1920 pour avoir joué les ambassadeurs culturels bienséants au lieu de faire cause...