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RIFĀ‘IYYA

Une des plus importantes confréries mystiques de l'islam, fondée en ‘Irāq par Aḥmad al-Rifā‘ī (1120-1182) au xiie siècle. Ses membres ont rapidement acquis une réputation d'extravagance rituelle. Leur zāwiya (fondation) mère est à Umm ‘Ubayda dans la province de Baṣra. On les trouve en Syrie, en Arabie, en Turquie et en Égypte. Au Maghreb, ils ont influencé les ‘Isāwa  : les deux groupes se caractérisent l'un et l'autre par la violence des pratiques extatiques de leurs adeptes . Les Rifā‘iyya mangent du verre pilé, marchent sur des matières enflammées, se transpercent de pointes ou de broches effilées, etc. Ils portaient la khirqa noire (manteau déchiré et rapiécé) et de petits bonnets de toile grossière. Ils étaient l'objet, de la part des foules, d'une grande vénération.

Réprouvée depuis toujours par les sunnites pour ses rites extrêmes, la confrérie s’est retrouvée en butte aux vexations des autorités (ottomanes, puis nationales), éprises de modernité occidentale. Interdite en Turquie en 1925, la Rifa’iyya s’est maintenue, en modérant ses expressions, en Égypte, en Jordanie et en Syrie. Mais, dans ce dernier pays, le shaykh et tous les adeptes rifa’i ont été éliminés par le pouvoir baasiste en 1979, en raison de leur opposition au régime.

— Roger ARNALDEZ

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Écrit par

  • : membre de l'Institut, professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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