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RIZ

D’un marché du riz asiatique à un marché mondial

Riz : marché mondial
 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Riz : marché mondial

Si les exportations mondiales de riz ont été multipliées par six en cinquante ans, elles ne portent actuellement que sur 34 millions de tonnes, soit 7,5 p. 100 de la production mondiale. On est encore loin du niveau des échanges internationaux du blé ou du maïs, qui se chiffrent respectivement autour de 135 millions de tonnes et à près de 100 millions de tonnes. Les principaux exportateurs de riz (sous-entendu de riz usiné, car il n’y a pas de marché international pour le paddy) demeurent les pays asiatiques avec la Thaïlande, le Vietnam (devenu exportateur depuis le début des années 1990, à la suite de la chute du régime communiste) et l’Inde (devenue exportatrice depuis le milieu des années 1990).

Face à cette offre très concentrée, si les importations de différents pays d’Asie du Sud-Est (Indonésie, Philippines, Malaisie) perdurent, celles des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique noire ont pris de plus en plus d’importance. L’Afrique noire, avec 9 millions de tonnes d’importations, est devenue la première zone géographique déficitaire en riz de la planète, devant le Moyen-Orient (6 millions de tonnes) et l’Asie du Sud-Est (5,5 millions de tonnes). Les habitants des régions littorales de l’Afrique de l’Ouest ont désormais, en particulier dans les grandes villes, des niveaux de consommation de riz semblables à ceux des pays asiatiques (environ 80 kilogrammes par an).

Contrairement à ce qui se passe pour le blé et le maïs, il n’y a pas de véritable cours mondial pour le riz. Faute de marché à terme apte à servir de référence mondiale, les échanges demeurent très peu transparents et aux mains de grands négociants et/ou d’agences d’État. Les principaux pays exportateurs (Thaïlande, Vietnam, Inde) n’hésitent pas à instaurer des embargos sur leurs exportations (comme cela s’est passé en 2007) lorsqu’ils craignent, à tort ou à raison, des pénuries sur leurs marchés nationaux respectifs. Ce qui tient lieu de cours de référence mondiale, le grade standardisé Thaï white Rice 100 p. 100 B, dépend très largement de décisions politiques prises par le gouvernement thaïlandais. Depuis 2011-2012, la politique de soutien mise en place dans ce pays – le Paddy Pledging Programme –garantit aux producteurs des prix très nettement supérieurs (de 25 à 50 p. 100) par rapport à ceux des années précédentes.

— Jean-Paul CHARVET

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France

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Médias

Épis de riz, Japon - crédits : 	Akira Kaede/ Getty Images

Épis de riz, Japon

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Rizières dans le Yunnan (Chine)

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