- 1. Principales caractéristiques du riz
- 2. Les différentes espèces de riz
- 3. Les principales techniques de culture du riz
- 4. Des rendements par hectare de riz très contrastés
- 5. Des rendements par unité de main-d’œuvre très souvent limités
- 6. Une production mondiale de riz avant tout asiatique
- 7. D’un marché du riz asiatique à un marché mondial
- 8. Bibliographie
RIZ
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Des rendements par hectare de riz très contrastés
La fourchette des rendements obtenus à l’hectare est très ouverte. Cultivé sous pluie et de façon extensive, dans le cadre d’agricultures itinérantes sur brûlis telles qu’elles sont encore parfois pratiquées dans certaines montagnes asiatiques comme celles du Laos, le riz donne des rendements de l’ordre de 5 à 7 quintaux à l’hectare (q/ha). En revanche, les rizicultures intensives, reposant sur l’irrigation, peuvent permettre d’obtenir de 140 à 150 q/ha en tenant compte de la possibilité de réaliser deux récoltes par an sur la même parcelle avec des variétés à haut rendement à cycles végétatifs plus courts (moins de cinq mois). Pour parvenir à de tels résultats, il convient de mettre en œuvre les techniques et intrants de la « révolution verte » : utilisation de semences sélectionnées à haut potentiel de rendement ; emploi d’engrais et de produits phytosanitaires souvent onéreux (herbicides, insecticides, fongicides…). Cela implique aussi des apports d’eau suffisants et importants. La « révolution verte » appliquée à la riziculture a été globalement un succès : elle a permis d’écarter la famine de bien des campagnes asiatiques. Ses conséquences sociales ont été parfois critiquées dans la mesure où elle a d’abord et davantage profité aux paysans les plus riches. Toutefois, il a été démontré que les populations les plus pauvres résidant dans des régions ayant adopté les techniques de la « révolution verte » disposent de revenus supérieurs à ceux des populations des campagnes non touchées par cette révolution.
À l’échelle mondiale, le rendement en riz a plus que doublé entre les années 1950 et le début des années 2020, passant de 20 q/ha à 45 q/ha. Depuis, cette progression semble s’essouffler dans différentes régions à un moment où les rythmes d’accroissement démographique demeurent encore élevés, à l’exception de la Chine. Cet essoufflement n’est pas uniquement lié à des problèmes d’approvisionnement en intrants et (ou) en eau d’irrigation. Les utilisations massives d’intrants avec leurs retombées négatives sur l’environnement (perte de biodiversité, dégradation des sols, eutrophisation…) et la santé impliquent qu’on puisse passer de la révolution verte à une révolution « doublement verte », cette dernière devant être davantage attentive à la gestion des milieux dans lesquels elle est mise en œuvre.
Entre les formes de production très extensives et très intensives, toutes les situations intermédiaires existent ; rendements de l’ordre de 20 q/ha pour les rizicultures pluviales pratiquées en Birmanie, en Indonésie ou à Madagascar ; de l’ordre de 30 q/ha pour les rizicultures inondées pratiquées le long des grands fleuves au Cambodge ou en Thaïlande ; supérieurs à 60 q/ha pour les rizicultures irriguées de la Chine méridionale, de l’Inde méridionale ou du Japon... Dans les Amériques, en particulier aux États-Unis et au Brésil, ainsi qu’en Australie, le riz est cultivé en mettant en œuvre de très puissants moyens mécaniques sur des exploitations de très grande dimension, couvrant plusieurs centaines d’hectares. Grâce à des apports massifs d’intrants, des rendements de 80 à 90 q/ha sont obtenus dans ces pays.
En Afrique de l’Ouest, le rendement moyen en riz a doublé au cours des années 2000, passant de 10 q/ha à 20 q/ha. Toutefois, sauf dans des cas particuliers comme celui de la riziculture irriguée développée par l’Office du Niger au Mali, la progression de la révolution verte s’y est trouvée freinée par l’insuffisance des moyens qui lui sont consacrés dans le cadre des politiques agricoles. L’Afrique pourrait produire beaucoup plus de riz alors qu’elle en importe de plus en plus.
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Écrit par
- Jean-Paul CHARVET : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France
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