- 1. Principales caractéristiques du riz
- 2. Les différentes espèces de riz
- 3. Les principales techniques de culture du riz
- 4. Des rendements par hectare de riz très contrastés
- 5. Des rendements par unité de main-d’œuvre très souvent limités
- 6. Une production mondiale de riz avant tout asiatique
- 7. D’un marché du riz asiatique à un marché mondial
- 8. Bibliographie
RIZ
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D’un marché du riz asiatique à un marché mondial
Les exportations mondiales de riz ont été multipliées par plus de douze depuis les années 1950. Elles atteignent près de 52 Mt (moyenne des années 2022-2024), soit environ 10 % de la production mondiale. La progression est nette même si on est encore loin des niveaux des échanges internationaux du blé et du maïs (céréales).
Les principaux exportateurs de riz sont trois pays asiatiques : l’Inde (devenue exportatrice depuis le milieu des années 1990), la Thaïlande et le Vietnam (devenu exportateur depuis le début des années 1990, à la suite de la chute du régime communiste).
Face à cette offre très concentrée, si les importations de nombreux pays asiatiques (et en particulier d’Asie du Sud-Est) continuent à croître, celles du Moyen-Orient (8 Mt) et de l’Afrique subsaharienne (16 Mt) ont pris également de plus en plus d’ampleur, dépassant désormais celles des pays asiatiques. Les habitants des régions littorales de l’Afrique de l’Ouest ont désormais, en particulier dans les grandes villes, des niveaux de consommation de riz semblables à ceux de pays asiatiques (environ 80 kg par an). L’envolée des cours du riz en 2008 a été à l’origine d’émeutes de la faim dans différents pays africains. Celle de 2022-2023 a fait craindre à plusieurs gouvernements un retour à des situations comparables.
En l’absence de marché à terme suffisamment important pour servir de référence mondiale (comme pour le blé et le maïs), les échanges demeurent très peu transparents et aux mains de grands négociants, appartenant souvent à la diaspora chinoise, ou d’agences d’État. Les principaux pays exportateurs n’hésitent pas à instaurer des embargos sur leurs exportations (comme l’Inde l’a fait en 2007-2008, puis en 2023) lorsqu’ils craignent des pénuries sur leurs marchés nationaux respectifs. Ainsi, le prix du thaï white rice « 100 % B » dépend très largement de décisions politiques prises par le gouvernement thaïlandais, qui garantit dans le même temps des prix rémunérateurs à ses producteurs.
À la suite de l’embargo instauré en juillet 2023 par l’Inde – ayant réalisé l’année précédente 40 % des exportations mondiales vers 140 pays du fait de ses mauvaises récoltes –, les prix des riz du Vietnam et de Thaïlande sont passés de 450 à 650 dollars la tonne entre janvier et août 2023. Cet embargo indien a été en outre sélectif : il n’a pas porté sur les basmatis, riz de qualité exportés vers les pays occidentaux ou du Moyen-Orient, mais sur les riz et les brisures de riz destinés prioritairement aux pays pauvres d’Afrique ou d’Asie.
Comme dans les cas des autres céréales, les politiques agricoles et commerciales mises en œuvre jouent un rôle majeur dans les évolutions de la production et des échanges de riz.
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Écrit par
- Jean-Paul CHARVET : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France
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