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ROBE SANS CORSET (P. Poiret)

Vers 1907, à Paris, Paul Poiret innove en montant ses robes d'inspiration Directoire, à la taille sous les seins, sur une haute ceinture intérieure, un gros-grain légèrement baleiné, qui évite de porter un corset tout en tenant le vêtement en place. Cette innovation fera date. Ce geste abolitionniste (dont Poiret se proclamera après coup le héros) est la traduction dans la mode d'un courant, plus ancien et profond, de contestation du corset. Contestation qui est le fait de multiples mouvements, réformistes, féministes, hygiénistes, naturistes, rousseauistes. Des étudiantes en médecine soutiennent des thèses sur les méfaits du corset et proposent, dûment brevetés, des articles de substitution, alors que sport et culture physique sont en plein essor et que se dessine une nouvelle esthétique du corps féminin, gouvernée par la minceur. Le soutien-gorge et la gaine en sont issus. L'abandon du corset n'est pas pour autant synonyme de libération totale, puisqu'à la contrainte externe qu'il représentait s'en substituera une autre, celle-là intériorisée : la discipline du régime alimentaire et de la gymnastique.

— Farid CHENOUNE

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