DE NIRO ROBERT (1943- )
Un acteur majeur du cinéma hollywoodien
Au fil des années 1970-1990, Robert De Niro est devenu un des acteurs majeurs du cinéma hollywoodien. Sa carrière ne se réduit évidemment pas aux films de Scorsese, dont il faudrait encore citer New York, New York (1977), Goodfellas (Les Affranchis, 1984) et Casino (1995). De Niro est aussi le protagoniste de grandes fresques épiques telles que Once Upon a Time in America (Il était une fois en Amérique, de Sergio Leone, 1984) ou The Deer Hunter (Voyage au bout de l’enfer, de Michael Cimino, 1978), l’un des premiers et plus importants films sur le traumatisme du Vietnam, Dans un genre plus classique et directement politique, il interprète le rôle du réalisateur victime du maccarthysme de Guilty by Suspicion (La Liste noire, 1991), d’Irwin Winkler, et il est l’un des deux instigateurs (avec Dustin Hoffman) d’une guerre destinée à masquer les turpitudes d’un président des États-Unis en campagne électorale dans Wag the Dog (Des hommes d’influence) de Barry Levinson en 1997.
Deux autres films importants marquent ces années fastes de la carrière de De Niro. C’est d’abord, en 1981, True Confessions (Sanglantes Confessions), d’Ulu Grosbard, qui vaut surtout pour l’ambiguïté, la complexité et la subtilité du personnage de prélat de haut rang mêlé à une sordide affaire criminelle et sexuelle que compose De Niro face à un frère policier (Robert Duvall). Dans le thriller Heat, de Michael Mann (1995), l’acteur, dans un rôle de chef de gang, affronte également un policier, cette fois dans un jeu ou le chasseur et sa proie se confondent. Ce film marque la première véritable rencontre à l’écran entre De Niro et son principal rival, Al Pacino. Mais il faudra attendre The Irishman (M. Scorsese, 2019) pour que cette rencontre-affrontement retrouve sa véritable dimension.
En 1999, Analyze This (Mafia Blues), de Harold Ramis, marque une inflexion notable dans la carrière de l’acteur : le parrain des films de Coppola déprime et part en quête d’un analyste ! Suit une comédie familiale populaire parfois plaisante, mais décevante par son absence d’originalité, Meet the Parents (Mon beau-père et moi) de Jay Roach (2000). On pourrait en dire tout autant de nombreux films interprétés par De Niro par la suite. Couvert d’éloges par la critique et de récompenses diverses, l’acteur s’applique à conquérir un plus large public mais s’implique moins dans des rôles qui ne sont pas à la hauteur du comédien d’autrefois. Le résultat est un bon nombre d’échecs commerciaux et parfois des films à succès où il interprète un personnage émouvant, mais dans un second rôle, comme SilverLiningsPlaybook (HappinessTherapy) de David O. Russell (2012).
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Joël MAGNY
: critique et historien de cinéma, chargé de cours à l'université de Paris-VIII, directeur de collection aux
Cahiers du cinéma
Classification
Média
Autres références
-
CASINO (M. Scorsese)
- Écrit par Joël MAGNY
- 1 343 mots
La légende demeure tenace, qui veut que le cinéma américain, s'adressant à un vaste public, repose sur des acquis éprouvés et laisse aux autres les risques de l'innovation. Casino dément à l'envi un tel cliché. Rarement narration fut plus éclatée, chronologie plus bousculée, mise en...
-
JACKIE BROWN (Q. Tarantino)
- Écrit par Frédéric STRAUSS
- 1 130 mots
Depuis son premier film, Reservoir Dogs (1992), davantage encore depuis Pulp Fiction, palme d'or du festival de Cannes en 1994, Quentin Tarantino est le plus « médiatique » des cinéastes américains, et le plus cinéphile. Plus que de cinéphilie, il faut d'ailleurs parler ici d'une culture des images...
-
KILLERS OF THE FLOWER MOON (M. Scorsese)
- Écrit par René MARX
- 1 116 mots
William Hale, personnage réel qu’interprète iciRobert De Niro, projetait des mariages entre ses proches, notamment son neveu Ernest Burkhart (Leonardo DiCaprio), et des femmes indiennes dont il organisait par la suite l’assassinat. Il accaparait ainsi héritages et primes d’assurance. Discret, onctueux,... -
SCORSESE MARTIN (1942- )
- Écrit par Michel CIEUTAT
- 2 562 mots
- 3 médias
...également les traits esthétiques essentiels du cinéaste : une direction d’acteurs nerveuse et naturaliste (où brillent successivement Harvey Keitel et Robert De Niro avec qui Scorsese tournera dix films), une caméra très mobile, des éclairages fort signifiants, un montage haletant, une bande-son fournie...