SORBON ROBERT DE (1201-1274)
Maître à l'Université de Paris, fondateur du collège auquel il donna son nom et qui devint la Sorbonne. Né à Sorbon, petit village situé près de Rethel (Ardennes, diocèse de Reims), il fit, présume-t-on, ses premières études dans une école capitulaire ou monastique, à Rethel peut-être. Il étudia ensuite à Reims, puis à Paris, de 1216 à 1220, à la faculté des arts, où il suivit le trivium et le quadrivium. On n'est pas assuré qu'il ait bénéficié de l'accueil au collège de Rethel à Paris. Il a dû ensuite, entre 1221 et 1236, parcourir le cycle habituel : bachelier biblique, bachelier sententiaire (avec un commentaire des Sentences de Pierre Lombard, manuel de base de l'enseignement universitaire de la théologie), bachelier formé, titulaire de la licentia docendi et maître en théologie. En tout cas, il est détenteur de ce dernier titre à Paris avant 1250 (on ne peut assurer qu'il obtint une chaire, mais c'est probable). Chanoine de Cambrai en 1250, chanoine de Paris en 1258, clerc du roi Saint Louis, il est un prédicateur réputé.
Robert a laissé peu d'œuvres littéraires : une douzaine de traités de spiritualité, de morale, de pratique du sacrement de la pénitence, des sermons, qui ne peuvent guère entrer en comparaison avec les chefs-d'œuvre des grands maîtres du xiiie siècle. C'est par la fondation du collège de Sorbon qu'il s'est distingué.
En 1255, il acquiert une maison, sise rue Coupe-Gueule. En 1258, grâce à la libéralité du roi Louis IX, il y adjoint des maisons voisines. Il ouvre alors un collège réservé aux pauvres étudiants en théologie, dont il rédige les statuts et où il assure les charges de maître-régent et de proviseur. La fondation s'agrandit avec l'aide du roi. Elle reçoit en 1259 une première approbation du pape. En 1262, un bref papal recommande la fondation à la générosité des fidèles. En 1268, le pape Clément IV la prend sous sa protection et lui accorde les garanties canoniques. Des rentes permettent d'assurer une bourse d'études à de nombreux pensionnaires. Le collège devient rapidement le siège de l'Université de Paris et fait connaître le nom de Sorbonne dans toute l'Europe. À sa mort, Robert lègue au collège qu'il avait fondé ses livres et ses propriétés.
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Écrit par
- Édouard-Henri WÉBER : dominicain, chargé de recherche au C.N.R.S.
Classification
Média
Autres références
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MOYEN ÂGE - Les universités médiévales
- Écrit par Jean FAVIER
- 2 179 mots
- 2 médias
...nombre de bourses est une des formes du mécénat. Des collèges sont devenus célèbres, comme celui que fonda à Paris en 1257 le chapelain de Saint Louis, Robert de Sorbon, ou comme le collège d'Espagne fondé à Bologne en 1364 par le cardinal Albornoz. D'autres restèrent plus modestes : au ...