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KENNEDY ROBERT F. (1925-1968)

Robert Francis Kennedy est né le 20 novembre 1925 à Brookline dans le Massachusetts. Il participe, dans l'U.S. Navy, aux derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, poursuit des études supérieures à Harvard et fait son droit à l'école de droit de Virginie. En 1950, il épouse Ethel Shakel, dont il aura onze enfants. Après un bref passage dans l'administration, Robert Kennedy commence une carrière politique. En 1952, il dirige la campagne de son frère John pour l'élection au siège de sénateur du Massachusetts. L'année suivante, il est assistant de la sous-commission que préside le sénateur Joseph McCarthy. Il se livre à des enquêtes sur les relations de certains pays d'Europe occidentale, notamment le Royaume-Uni, avec la Chine communiste. Mais les excès du sénateur lui déplaisent et il rompt avec lui pour travailler avec la minorité démocrate. En 1957, toujours dans le cadre des activités d'une commission sénatoriale, il se consacre à la lutte contre la corruption qui sévit dans certains syndicats, par exemple celui des camionneurs, dirigé par James Hoffa. Son obstination à découvrir les coupables lui fait autant d'ennemis que d'amis.

Les frères Kennedy, 1960 - crédits : MPI/ Archive Photos/ Getty Images

Les frères Kennedy, 1960

En 1960, John Kennedy décide de se présenter à l'élection présidentielle. Robert organise la campagne ; le succès de son frère est un peu le sien. Les deux hommes ont besoin l'un de l'autre : John installe Robert au département de la Justice (attorney general), où il pourra imposer aux conservateurs du Sud la déségrégation raciale ; là encore, le combat est difficile, la volonté de Robert Kennedy l'emporte. Il y gagne une stature d'homme d'État. L'assassinat de John, en 1963, l'atteint profondément : il demeure à son poste quelques mois de plus, puis démissionne et se fait élire en novembre sénateur de l'État de New York. Défenseur des Noirs, à l'écoute des jeunes et des libéraux dont il est le porte-parole au sein du Parti démocrate, Robert Kennedy découvre la pauvreté qui touche encore des millions d'Américains ; il la fait découvrir à ses compatriotes. Il se déclare hostile à la politique indochinoise du président Johnson, mais reste dans une relative expectative. Puis, en 1968, il faut prendre parti, sinon les adversaires de la guerre du Vietnam se rallieront tous à la candidature d'Eugene McCarthy. Kennedy entre en lice : il se déclare candidat à l'investiture du Parti démocrate pour la prochaine élection présidentielle. Il court les élections primaires, se fait acclamer par les déshérités, les libéraux, les étudiants ; il remporte un net succès dans l'Indiana, mais l'Oregon lui préfère McCarthy. C'est donc la Californie qui décidera : le 4 juin 1968, Kennedy est vainqueur de ces élections primaires. Le 5, peu après minuit, il vient à l'hôtel Ambassador de Los Angeles pour se faire acclamer par ses partisans ; c'est alors qu'il est atteint de plusieurs balles de revolver, tirées par Sirhan B. Sirhan, un immigré d'origine palestinienne, qui lui reproche ses sympathies pour Israël. Il meurt de ses blessures le lendemain. La mort de Robert Kennedy, dans des circonstances analogues à celles de son frère, fait de lui un martyr de la cause libérale aux États-Unis. Contesté par certains pour ses activités maccarthystes, ou pour sa conception brutale de la lutte politique, adulé par d'autres pour ses prises de position courageuses, il n'en demeure pas moins une figure attachante de l'histoire des États-Unis.

— André KASPI

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'Amérique du Nord à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne

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Média

Les frères Kennedy, 1960 - crédits : MPI/ Archive Photos/ Getty Images

Les frères Kennedy, 1960

Autres références

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    • Écrit par
    • 408 mots

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