GRAVES ROBERT (1895-1985)
Robert Graves, écrivain anglais, est un homme célèbre dans les pays anglo-saxons, moins connu ailleurs. En français, son œuvre immense a été relativement peu traduite, bien qu'il ait écrit et publié depuis 1916 plus de cent trente ouvrages. Elle est multiple comme le sont ses connaissances, ses curiosités, elle est unique comme l'est son désir d'aller au-delà des apparences, sa pénétration dans l'univers poétique et magique.
Graves est un humaniste célèbre, un critique, un essayiste, un romancier puisant son inspiration dans les civilisations de la Grèce et de la Rome antiques, avant tout un poète. Un poète s'efforçant de renouer avec ces cultures pour retrouver, comme en témoigne notamment La Déesse blanche, le lien qui existe entre mythe et poésie. Car Robert Graves se veut romantique, classique, voire traditionnel, mais qui l'est d'une manière qui n'appartient qu'à lui et qui évite toute appartenance à un groupe, toute classification réductrice.
Une vocation
Robert Graves est né à Wimbledon en 1895 dans une famille de tradition intellectuelle tant du côté de son père que de sa mère. Son père, Alfred Perceval Graves, poète irlandais, composait des chansons ; son grand-père, Charles Graves, évêque de Limerick, avait été professeur de mathématiques à l'Université de Dublin et était une autorité en matière d'histoire ancienne irlandaise.
Ces origines joueront un rôle prépondérant dans l'œuvre de Graves, marqué à jamais par l'Irlande ancienne, la littérature celtique, la poésie des bardes et le pouvoir magique de l'amour romantique.
Dans la famille de sa mère, allemande, se trouve aussi un historien célèbre, Léopold von Ranke, père de l'histoire moderne en Allemagne.
Graves sut très jeune que son destin serait d'être écrivain et, à quinze ans, il décida de s'y conformer. Élevé à Oxford, il fut brutalement jeté en 1914 dans la Première Guerre mondiale en qualité d'officier au régiment royal des fusiliers gallois. Il tirera de cette terrible expérience de la vie dans les tranchées françaises de nombreux poèmes et un magnifique livre autobiographique, Good-Bye to All That (1929). Blessé, laissé pour mort en 1916, il se retire à Oxford où il se jure de n'accepter aucun travail qui ne soit la rédaction de son œuvre. Il ne manquera que deux fois à cette promesse, l'une pour prendre la chaire d'anglais à l'Université du Caire, en 1926, l'autre pour accepter celle de poésie à Oxford de 1961 à 1966. Graves est un homme qui s'est voué à la poésie avec un romantisme et une rigueur extrêmes, rigueur qui l'a conduit à juger durement du monde moderne, de ses contemporains et des écrivains de sa génération.
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Écrit par
- Marie-Laure de FOLIN : femme de lettres
Classification
Autres références
-
SKELTON JOHN (1460 env.-1529)
- Écrit par Henri FLUCHÈRE
- 573 mots
Poète anglais, longtemps négligé, John Skelton refait surface grâce à l'admiration que lui ont vouée quelques poètes modernes, dont W. H. Auden, qui lui a consacré un essai en 1935 (The Great Tudors), et Robert Graves. Vers 1485, il avait déjà traduit La Bibliothèque historique...