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INDIANA ROBERT (1928-2018)

L'artiste Robert Indiana – né Robert Clark le 13 septembre 1928 dans l'État d'Indiana, aux États-Unis – revendique la spécificité américaine de son travail. « Je suis un peintre américain de signes », aime-t-il à dire. Cette caractéristique s'applique aussi bien à l'iconographie de ses œuvres, assimilée à celle du pop art, qu'à son mode d'expression, souvent rapproché du courant hard-edge (froid et géométrique) de l'abstraction américaine.

Après avoir fréquenté, à Chicago, l'Art Institute à la même époque (1950-1954) que Claes Oldenburg, Indiana se fixe à New York. Il rejoint la petite communauté de peintres – Ellsworth Kelly, Jack Youngerman, Agnes Martin – installée à Coenties Slip, à la pointe sud de Manhattan, près des docks. Indiana fabrique alors des assemblages formés de résidus de matériaux ayant servi à construire son atelier, auxquels s'ajoute la « ferraille locale », en particulier les pochoirs de métal qui servent à inscrire le sigle des entreprises du quartier. L'artiste réduit son vocabulaire à ces signes qui sont, pour lui, autant d'emblèmes de l'histoire locale (Melville, 1961, coll. Netsch, Chicago).

Reprenant le style de composition et la manière du peintre precisionnist américain Charles Demuth, il conçoit des tableaux-cibles aux couleurs vives, où s'inscrivent des chiffres ou des mots évoquant le mythe américain (The American Dream, 1960, Museum of Modern Art, New York). Le plus fameux d'entre eux, Love (1967), a été popularisé par la jaquette publicitaire du livre d'Erich Segal, Love Story (1970). Héros du film d'Andy Warhol, Eat, Indiana écrit en 1963 : « Je fais partie des jeunes peintres qui se sont tournés vers des sources triviales : Coca-Cola, sodas, supermarchés, panneaux d'autoroute. Ils sont avides de regards. Ils éclatent (they pop). » Cela, sans renier l'apport plus spécifiquement pictural de la peinture abstraite américaine des années 1950.

À partir de 1978, Robert Indiana vit dans une île du Maine, Vinalhaven, qu'il célèbre dans de nombreuses toiles. On lui doit également une série de toiles intitulées PeacePaintings, réalisées à la suite de l'attentat du 11 septembre 2001 et exposées à New York en 2004. En 2008, il participe en faveur de Barack Obama à la campagne électorale pour la présidence des États-Unis en réalisant Hope sur le même principe graphique que Love.

Robert Indiana meurt à Vinalhaven (Maine), le 19 mai 2018.

— Élisabeth LEBOVICI

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    ...couleurs acryliques, Tom Wesselmann, dans sa série des Great American Nudes, Allan D'Arcangelo dans ses scènes stylisées de la route américaine et Robert Indiana, dans ses compositions de lettres et de mots qui en font l'héritier des sign-painters, évoquent plus Matisse que Courbet ; la plupart...