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LINDET ROBERT (1746-1825)

Une banale carrière d'avocat à Bernay dans l'Eure, qu'interrompt la Révolution, des fonctions de procureur syndic de district, une élection à la Législative puis à la Convention, un vote régicide ne suffiraient pas à attirer l'attention sur le Montagnard Robert Lindet si celui-ci n'avait fait partie du grand Comité de salut public de l'an II. Son rôle y est moins politique que technique : il s'occupe en effet des subsistances. Ses missions dans le Rhône, le Calvados et l'Eure montrent qu'il reste un modéré et expliquent qu'il ait pris ses distances vis-à-vis de Robespierre, seul du Comité à refuser de contresigner l'arrestation de Danton et adoptant une attitude de neutralité, semble-t-il, lors du 9-Thermidor. Comme il se refuse à renier l'œuvre du gouvernement révolutionnaire, il est poursuivi par la réaction thermidorienne, son collègue Dubois-Crancé s'acharnant à réclamer sa mise en accusation. Amnistié en l'an IV mais impliqué dans l'affaire des babouvistes, il ne retrouve un siège de député au Conseil des Cinq-Cents qu'en l'an VI, puis il est appelé par le Directoire, le 5 thermidor an VII, au ministère des Finances. Il y reste jusqu'au coup d'État de Brumaire et se retire alors de la vie publique.

Thomas Lindet, son frère aîné (1743-1823), curé à Bernay avant la Révolution, s'était mis en vedette avant lui comme député du clergé aux États généraux puis en 1791 comme évêque constitutionnel de l'Eure. Élu de nouveau à la Convention, marié, déprêtrisé, il suivit désormais la même ligne politique que Robert.

— Jean TULARD

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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