SURCOUF ROBERT (1773-1827)
Corsaire et armateur malouin. Robert Surcouf fait l'apprentissage du métier de marin sur un navire de commerce, puis comme volontaire dans la marine de guerre. Pendant la Révolution, et en dépit de l'abolition de l'esclavage par la Convention, il pratique la traite clandestine des Noirs sur les côtes d'Afrique et de Madagascar. Entre 1795 et 1800, il mène la guerre de course, multipliant d'audacieuses et fructueuses croisières contre le commerce anglais du golfe du Bengale, à partir des îles de France (actuellement île Maurice) et de la Réunion. De retour en France en 1801, il investit les bénéfices accumulés par ses prises dans l'achat de navires qu'il arme en course, ce qui lui assure de nouvelles richesses. En 1807-1808, repris par le démon de l'aventure, il dirige une dernière croisière dans l'océan Indien avant de revenir définitivement en France poursuivre ses activités d'armement contre les Anglais. Après la chute de l'Empire, il se consacre au commerce maritime et devient un des plus riches armateurs de France.
La carrière de Surcouf est typique des nouvelles conditions de la guerre sur mer qui sont imposées à la France par la ruine de sa marine. Les escadres françaises, chassées de l'Océan, laissent la place à l'initiative individuelle de corsaires héroïques qui font certes subir des pertes au commerce anglais (encore que la moyenne annuelle de celles-ci ne représente pas 3 p. 100 de la flotte commerciale britannique), mais sont incapables de menacer l'écrasante suprématie navale de l'Angleterre.
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Écrit par
- Jean-Marcel CHAMPION : agrégé de l'Université, assistant à l'université de Paris-IV
Classification
Média