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WISE ROBERT (1914-2005)

Robert Wise - crédits : Gjon Mili/ The LIFE Picture Collection/ Getty Images

Robert Wise

Metteur en scène de cinéma américain. Né le 10 septembre 1914 dans l'Indiana, Robert Wise entreprend des études de journalisme qu'il abandonne à l'âge de dix-neuf ans, sa famille, touchée par la Dépression, ne pouvant subvenir à ses besoins. Il se rend alors chez son frère aîné qui réside en Californie. Là, il est engagé comme coursier par la major hollywoodienne R.K.O. En quelques années, il gravit les échelons et devient chef monteur en 1939 ; il assure le montage d'une douzaine de films parmi lesquels Fifth Avenue Girl (La Fille de la Cinquième Avenue) de Gregory La Cava, The Hunchback of Notre Dame (Quasimodo) de William Dieterle, Citizen Kane et The Magnificent Ambersons (La Splendeur des Amberson) d'Orson Welles.

En 1943, à la demande du producteur Val Lewton, Robert Wise termine le tournage de Curse of the Cat People (La Malédiction des hommes chats) du fait du retard pris par son réalisateur initial. Il commence ainsi une activité de metteur en scène, chez R.K.O. durant cinq ans, puis, principalement, à la 20th Century Fox et chez M.G.M. Des « films B » à petit budget, il passe, à partir du milieu des années 1950, aux films de catégorie A, puis après la disparition du système des studios, aux superproductions, à la suite du succès considérable de West Side Story (en collaboration avec Jerome Robbins, 1961). En trente-cinq ans, il tourne trente-huit films (plus un trente-neuvième après dix années de retraite) et aborde tous les genres : comédie, drame, fantastique, science-fiction, policier, western, guerre, musical, aventure, historique, etc.

L'écriture filmique de Robert Wise se caractérise par l'économie des moyens, la précision du découpage, la rigueur des cadres, la clarté de la mise en scène, la fluidité du montage, la lenteur du rythme. Qualités toutes classiques qui peuvent toutefois nuire à l'appréhension de certaines de ses œuvres les moins réussies, qui apparaissent pesantes lorsqu'elles relèvent de genres qui ne lui siéent guère, comme le récit épique[Helen of Troy (Hélène de Troie), 1955] ou le western[Tribute to a Badman (La Loi de la prairie), 1956].

En revanche, dès lors que le sujet peut bénéficier de son sens du détail, de son goût pour le réalisme documentaire, de son intérêt pour le son et la musique, de son désir d'approfondir la psychologie de ses personnages, Robert Wise se montre capable de signer des œuvres fort denses, en tous points remarquables : The Set-Up (Nous avons gagné ce soir, 1949), drame qui évoque le dernier combat d'un boxeur ayant atteint l'âge de la retraite ; The Day the Earth Stood Still (Le jour où la terre s'arrêta, 1951), film de science-fiction sur la venue d'un extraterrestre ; Run Silent, Run Deep (L'Odyssée du sous-marin Nerka, 1958), film de guerre sur le conflit opposant deux officiers d'un submersible pendant la guerre du Pacifique ; I Want to Live ! (Je veux vivre, 1958), drame d'une « fille perdue » entraînée dans le crime ; Odds Against Tomorrow (Le Coup de l'escalier, 1959), film noir sur l'organisation d'un hold-up ; West Side Story, musical qui transpose l'histoire de Roméo et Juliette dans les quartiers défavorisés de New York ; The Haunting (La Maison du diable, 1963), fantastique sur l'expérience de quatre personnes étudiant les phénomènes paranormaux dans une maison hantée ; The Sand Pebbles (La Canonnière du Yang-Tsé ; 1965), film de guerre sur l'odyssée de l'équipage d'une canonnière américaine dans la Chine de l'éveil du nationalisme, enfin The Andromeda Strain (Le Mystère Andromède, 1971), suspense à huis clos dans lequel quatre scientifiques se trouvent confrontés dans un laboratoire à une bactérie extraterrestre.

En outre, Robert Wise fait de la plupart de ses œuvres, notamment les plus personnelles, un apologue,[...]

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma

Classification

Média

Robert Wise - crédits : Gjon Mili/ The LIFE Picture Collection/ Getty Images

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