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BENIGNI ROBERTO (1952- )

Acteur et réalisateur italien né le 27 octobre 1952 à Castiglion Fiorentino, en Toscane.

Roberto Benigni est le fils d’un modeste métayer déporté dans un camp de travail allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. L’humour dont fait preuve son père lorsqu’il raconte ses souvenirs contribue à forger le talent comique du jeune Benigni et sera la source d’inspiration de La vita è bella (La vie est belle). Benigni s’inscrit dans un séminaire jésuite à Florence, mais il abandonne vite les cours pour le spectacle. Après un travail comme assistant de magicien, il rejoint un théâtre expérimental à la fin des années 1960. Il coécrit un monologue semi-autobiographique avec lequel il part en tournée dans toute l’Italie pour le tournage du film Berlinguer, ti voglio bene (1977). Il interprète plusieurs rôles au cinéma et commence sa carrière de réalisateur en 1983 avec Tu mi turbi (Tu me troubles), dont il est aussi le scénariste et interprète. Dans ce premier film, il tourne aux côtés de Nicoletta Braschi, qui deviendra sa femme et jouera dans la plupart de ses films (elle sera son épouse à l’écran dans La vie est belle). Benigni poursuit sa carrière de cinéaste sous la triple casquette de réalisateur, scénariste et acteur avec Il piccolo diavolo (1989 ; Le Petit Diable), Johnny Stecchino (1992) et Il Mostro (1994 ; Le Monstre), une farce sur la mafia qui bat les records d’entrées dans les salles italiennes. Au milieu des années 1990, Benigni séduit le public européen par ses talents d’imitateur et son exubérance gestuelle, qui ne sont pas sans rappeler son idole, Charlie Chaplin. Il interprète des rôles dans des films américains (Down by Law de Jim Jarmusch, 1986 ; Le Fils de la panthère rose de Blake Edwards, 1993), mais reste relativement méconnu aux États-Unis jusqu’à la sortie de La vie est belle en 1998. Le film connaît un immense succès et devient le film étranger qui réalise le plus de recettes aux États-Unis. L’acteur aux talents multiples tourne également en France dans Astérix et Obélix contre César (1998).

Lors de la cérémonie des oscars de 1999, Roberto Benigni, co-scénariste, réalisateur et premier rôle de La vie est belle, déploie le charme et le talent de comique frénétique qui l’ont rendu populaire dans le monde entier et fait de son film l’un des plus gros succès de l’année précédente. En recevant l’Oscar du meilleur acteur – c’est seulement la deuxième fois que ce prix est décerné à l’interprète d’un film étranger –, Benigni, littéralement fou de joie, gagne la scène en sautant sur les dossiers des fauteuils et en s’exclamant qu’il veut faire l’amour avec tout le monde. La vie est belle obtient également l’Oscar du meilleur film étranger, qui vient s’ajouter à la trentaine de récompenses internationales, dont le grand prix du jury à Cannes (1998), décernées au film. Dans cette tragi-comédie, Benigni interprète le rôle de Guido Orefice, un juif italien qui tombe amoureux d’une belle institutrice et l’épouse, mais leur vie va être brutalement interrompue par la Seconde Guerre mondiale. Interné dans un camp de concentration nazi, Guido fait de cette expérience un jeu amusant afin de protéger son jeune fils. Aux critiques qui lui reprochent une évocation superficielle de la Shoah, Benigni réplique que son intention était de raconter une touchante histoire d’espoir. Le film marque la consécration internationale de Benigni, qui était déjà une star du grand écran en Italie.

En 2002, Benigni réalise Pinocchio, un des films les plus coûteux de l'histoire du cinéma italien. Avec Le Tigre et la neige (2005), il propose encore un hymne à la vie avec une histoire qui se déroule pendant la guerre d'Irak. L'ensemble de sa carrière est consacré par un césar d'honneur, en 2008. À partir de 2006, l’acteur donne TuttoDante, un spectacle dans lequel la[...]

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Autres références

  • COMÉDIE ITALIENNE, cinéma

    • Écrit par et
    • 3 496 mots
    • 3 médias
    Le Toscan Roberto Benigni est la personnalité la plus marquante (on l'a vu aussi dans des films de Jim Jarmusch) de cette tendance marquée – dans le sillage de Woody Allen – par la synthèse cinéaste-comédien. Révélé en 1977 avec Berlinguer ti voglio bene de Giuseppe Bertolucci, Benigni...
  • JARMUSCH JIM (1953- )

    • Écrit par
    • 2 986 mots
    • 1 média
    ...raisons diverses en prison : ils sont interprétés par les musiciens John Lurie et Tom Waits (également concepteurs de la bande-son) et par l'acteur italien Roberto Benigni. Jarmusch se crée une famille avec des artistes contemporains, hétérodoxes dans leurs goûts, mais tous doués d'une profonde ironie. Ce...