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ROBERVAL GILLES PERSONNE DE (1602-1675)

Le nom de Roberval reste surtout attaché à une simple balance de ménage alors que son auteur, le physicien et expérimentateur Gilles Personne de Roberval, est aussi l’un des plus grands mathématiciens de son temps. Ses apports à la géométrie ont ouvert des voies essentielles. Membre fondateur de l’Académie royale des sciences en 1666, il a joué un rôle de premier plan au sein du monde savant du xviie siècle.

Autodidacte et grand professeur

Gilles Personne, de son véritable nom, est né le 9 août 1602 près du village de Roberval, aux environs de Senlis (auj. dans l’Oise), où résident ses parents, modestes cultivateurs. Il joindra plus tard à son nom celui de son village. On sait très peu de choses de sa jeunesse, sinon qu’il semble avoir circulé à travers le royaume, gagnant sa vie en donnant des cours et en continuant à s'instruire dans les universités où il passait, notamment à Bordeaux.

Il assiste au siège de La Rochelle (1627-1628), attiré notamment par un regroupement d’experts en fortifications et balistique. Il se fixe à Paris en 1628 et devient professeur au collège de maître Gervais en 1632. En 1634, il remporte le concours pour la chaire de mathématiques du Collège royal, aujourd’hui Collège de France. Il la conserve vingt et un ans, avec la préoccupation de toujours réussir le concours qui revient tous les trois ans, jusqu'à ce que la succession de Pierre Gassendi, en 1655, lui permette d'obtenir une chaire stable. Cette situation explique en grande partie l'habitude qu'il a pris d'amasser dans le secret ses archives personnelles et de se réserver les moyens de triompher à toute occasion opportune. Ainsi, bien que ses contributions et son rayonnement intellectuel soient très importants, il ne publie que deux livres de son vivant.

En tant que professeur de mathématiques au Collège royal et membre de l'Académie royale des sciences dès sa fondation en 1666, il est mêlé à tous les grands débats scientifiques de son temps, et est célèbre autant que redouté.

Il a évidemment des disciples – un certain François Bonneau, seigneur du Verdus (1620-1675) notamment – dont il surveille l'activité. C'est à partir de copies de cours que sont édités, en 1693, les traités posthumes des « indivisibles » – méthode de calcul des aires qui préfigure le calcul infinitésimal – et des « mouvements composés ». Ses disciples ont aussi illustré cet ouvrage avec les magnifiques dessins du maître, dans leur sophistication parfois extrême, signe d'une adresse singulière, cachée derrière le discours.

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études
  • : conservateur en chef honoraire du patrimoine

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