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ROBERVAL GILLES PERSONNE DE (1602-1675)

Un académicien opiniâtre

« Notre géomètre », c'est ainsi que le père Marin Mersenne (1588-1648) désigne Roberval à partir de 1640. Il rencontre le savant en 1628. Marin Mersenne l'avait engagé à travailler, en ce temps-là, à la cycloïde, cette courbe également appelée « roulette », qui correspond à la trajectoire du clou d’une roue de charrette faisant un tour (ou aujourd’hui celle de la valve d’une roue de vélo). La courbe, que Roberval nomme trochoïde, le met à l'épreuve durant plusieurs années. Mais en 1636, il résout sa construction par points, qui constitue l'équivalent d'une représentation paramétrique et qui permet d'envisager le traitement plus général des cycloïdes allongées et raccourcies. Son petit Traité de méchanique – où est ébauchée la règle générale de composition des forces par le parallélogramme – est publié cette même année. Il attire alors l'attention de Mersenne qui décide de faire référence aux travaux de Roberval dans son Harmonie universelle, en voie d'achèvement. Mersenne s'en fait désormais l'écho et entraîne son ami dans les compétitions ouvertes de 1637 à 1644 entre René Descartes (1596-1650), Pierre de Fermat (1601-1665) et les savants italiens.

Mais, si la manière originale dont Roberval pratique les « indivisibles » assure sa priorité sur un certain nombre de résultats relevant du calcul intégral, avant la lettre – quadratures, cubatures, détermination de centres de gravité –, il a plus de difficultés dans le domaine de la détermination des tangentes. Ce n'est que vers 1640 qu'il met au point sa méthode de composition des mouvements par analyse différentielle du premier ordre. Durant l'hiver 1642-1643, il illustre sa méthode en démontrant l'égalité des arcs de la spirale d'Archimède et de la parabole.

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études
  • : conservateur en chef honoraire du patrimoine

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