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ROBERVAL GILLES PERSONNE DE (1602-1675)

De la mathématique à la cosmologie

En 1644, Roberval publie sur « le Systhème du Monde » d'Aristarque de Samos un petit ouvrage où, sous le couvert d'un auteur ancien, il prend position pour l'héliocentrisme et l'attraction – sujets sur lesquels il a eu dès 1638 l'occasion de réfléchir avec Étienne Pascal (1588-1651). En 1646-1648, Mersenne et les Pascal – Étienne le père et Blaise le fils – l'entraînent dans la question du vide, et c'est lui qui conçoit le premier l'expérience cruciale dite du « vide dans le vide ». Blaise Pascal lui confie un peu plus tard la « démonstration » de sa machine arithmétique et est instruit par lui sur les questions qui font l'objet du défi de 1658-1659 sur la cycloïde, exposé dans son Histoire de la roulette.

La participation de Roberval à l'activité de l'Académie royale des sciences est marquée par de nombreuses communications. Celles qui ont laissé le plus de traces concernent le débat sur la cause de la pesanteur et la présentation de la balance, en 1669. Dans les deux cas, Roberval signifie en quoi il prend ses distances par rapport à la mécanique cartésienne : tandis que son jeune collègue Christiaan Huygens (1629-1695) essaie le raccommodage des tourbillons en fonction de sa découverte de la force centrifuge, lui-même reste fidèle à l'ouverture qu'il a eue sur la notion d'attraction, et il se préoccupe avant tout du fondement axiomatique de la statique terrestre. L'avenir lui donne raison. Rappelons que l’ingénieuse balance à deux fléaux, qui a assuré la postérité au mathématicien, témoigne que Roberval joignait le sens de l'utile à une conception savante, rejoignant Descartes dans la préfiguration du principe des travaux virtuels.

Roberval a laissé en mourant, le 27 octobre 1675 à Paris, de très importantes archives composées de ses propres productions ainsi que d'un grand nombre de documents issus de ses relations scientifiques pendant une quarantaine d'années. Ces nombreux écrits, désormais exploités, permettent d’apprécier la personnalité et l’héritage scientifique que nous lègue Gilles Personne de Roberval. Il était bien, ainsi que le disait Mersenne en 1636 dans son Harmonie universelle, « l’un des plus excellents géomètres de ce siècle ».

— Pierre COSTABEL

— Bruno JACOMY

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études
  • : conservateur en chef honoraire du patrimoine

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