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ROBOTIQUE HUMANOÏDE ET SANTÉ

La robotique humanoïde a démarré réellement au Japon dans les années 1990, avec comme objectif initial et très ambitieux de créer, à l'image de l'homme, une entité artificielle intelligente capable de le remplacer dans l'accomplissement d'un bon nombre de tâches difficiles, voire dangereuses. Les progrès scientifiques et technologiques déjà réalisés ont permis d'élaborer des structures très complexes qui essayent de se rapprocher de plus en plus de l'humanoïde « intelligent » et autonome imaginé initialement. Toutefois, pour que cet humanoïde puisse évoluer en compagnie et en interaction avec l'homme dans un environnement domestique (appartement, immeuble, usine...), des travaux de recherche de grande envergure sont nécessaires. De ces études émergera vraisemblablement une nouvelle génération de robots capables de marcher comme l'homme et dont l'autonomie sera accrue. On pourra alors envisager de nouvelles applications liées à la santé, dont la toute première concerne la robotique de réhabilitation, laquelle consiste à réaliser des dispositifs permettant d'assister les handicapés moteurs ou d'aider à la rééducation à la suite d'un accident.

Différentes mutations de la robotique

La robotique a subi des mutations dictées essentiellement par les applications visées. L'ère de la robotique industrielle, initiée dans les années 1970, a permis notamment la mise en place d'usines de montage automobile opérationnelles et complètement automatisées. Dans les années 1980, les robots mobiles à roues ou à chenilles ont suscité un grand intérêt sur le plan de la recherche et du développement. L'aide à l'exploration de Mars en a constitué un aboutissement utile et spectaculaire. Munir un robot mobile de bras manipulateurs issus des applications industrielles a permis d'élargir à des environnements intérieurs de type appartement ou extérieurs souvent hostiles le champ d'action de ces robots dits à postes fixes. À titre d'exemple, l'utilisation de robots à chenilles munis d'un bras, venant appuyer les forces armées lors de leurs missions, constitue une application de réelle utilité, que ce soit pour la surveillance ou pour le déminage. Les difficultés engendrées par la nécessité de garder un contact permanent entre la base mobile de ces robots et le sol limitent leur champ d'action, qui dépend de la taille des obstacles à franchir, et exigent l'absence d'obstacles de type trous ou escaliers. Ces limitations, ainsi que des observations relatives aux capacités exceptionnelles des êtres vivants (hommes, animaux et insectes) à se mouvoir avec agilité et vélocité, quel que soit le type de surface, ont été sans aucun doute à l'origine du développement, à partir du milieu des années 1980, d'une nouvelle génération de robots dits à locomotion articulée. Les organes servant à la réalisation de la fonction locomotrice – qui peut être définie comme s'appuyer sur le sol afin d'exercer un effort et engendrer, par le principe de l'action-réaction, un mouvement d'une autre partie du système (bras, tronc, torse...) – deviennent alors des pattes ou des jambes. Ayant une surface de contact avec le sol limitée et pouvant à volonté avoir des phases de contact intermittentes, ils assurent alors, en théorie, de meilleures performances quant à la vitesse de déplacement. Cela a ouvert l'ère des robots à pattes dont la meilleure illustration est le robot humanoïde.

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Écrit par

  • : professeur des Universités, Laboratoire d'instrumentation et de relations individu-système (L.I.R.I.S.), université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines

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