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ROBOTIQUE HUMANOÏDE ET SANTÉ

Perspectives pour la santé

Comment la robotique humanoïde pourra-t-elle aider le domaine de la santé dans un futur proche ? Pour répondre à cette question, il faut considérer trois constituants de base de l'être humain : le squelette, les muscles et le cerveau. La perspective d'un robot humanoïde aussi performant que l'être humain sur ces aspects pourra nous rapprocher d'un objectif ultime : permettre de refaire marcher une personne paralysée. Cet objectif n'est plus du domaine de la science-fiction, comme en témoigne l'expérience dite du singe qui a été réalisée en 2008, conjointement par des chercheurs américains et japonais.

Robots humanoïdes et santé - crédits : F.B. Ouezdou/ LISV

Robots humanoïdes et santé

Avant d'atteindre cet objectif ultime de restaurer des mouvements chez une personne paralysée, un robot humanoïde peut contribuer, à divers niveaux, à mieux appréhender les problèmes de biomécanique des articulations. Cela fera alors évoluer les prothèses actuelles pour les rendre actives, intelligentes et pouvant s'adapter dans le temps à l'état de la personne en situation de handicap. Ainsi de grandes perspectives s'ouvrent pour les prothèses dites bioniques qui seront commandées par des signaux issus du cerveau. Faire marcher une personne paralysée en récupérant des commandes provenant de son cerveau nécessite obligatoirement le développement d'exosquelettes légers et performants qui pallieront les déficiences musculaires. Les avancées technologiques (moteurs, batteries, matériaux...) obtenues pour le développement d'un robot humanoïde performant pourront en faire bénéficier non seulement les exosquelettes mais également tous les dispositifs destinés à la robotique de réhabilitation évoqués précédemment. Ces bénéfices pourront s'étendre sans difficulté aux recherches sur l'ergonomie des postes de travail. On pourra envisager alors le robot testeur de prothèses ou de déambulateurs, le robot kinésithérapeute, le robot de compagnie ou encore le robot assistant. Par ailleurs, la prise en compte du vieillissement de la population dans le monde occidental élargira les problématiques de recherche aux domaines technologique et sociologique, dans lesquels la robotique humanoïde peut apporter des solutions. En effet, un robot humanoïde interactif et sécurisé pourra alors jouer le rôle d'un compagnon dans un appartement ou d'un assistant dans une maison de retraite. Ces perspectives seront sans doute facilitées par la diffusion constante et accrue de la technologie dans notre vie quotidienne permettant ainsi aux seniors de demain de l'apprivoiser sans crainte, même si elle s'illustre sous la forme d'un robot humanoïde.

Le but de cette expérimentation était d'analyser dans quelle mesure des signaux de commande issus du cerveau d'un singe en train de marcher sur un tapis roulant et captés par des électrodes peuvent être utilisés pour contrôler un système artificiel (robot humanoïde). Une fois que les signaux d'enregistrement de quelques centaines de neurones ont été captés puis modélisés, ils ont été envoyés par une liaison spécialisée à haut débit des États-Unis au Japon. Ils ont alors été utilisés pour contrôler le mouvement des articulations d'un robot humanoïde dont les moteurs sont hydrauliques, lui permettant ainsi de réaliser des pas de marche. L'allure de la marche du robot humanoïde, qui résulte de ce processus complexe (acquisition des données sur le singe, modélisation, transmission, puis conversion et commande du robot), est retransmise à son tour, en temps réel, via une seconde liaison haut débit, du Japon vers les États-Unis, sur un écran situé devant le singe en question. Ainsi, et grâce au retour visuel, le singe va tenter de modifier son allure de marche afin d'imiter le robot humanoïde, ce qui modifie ainsi les signaux produits par son cerveau et captés par les électrodes cités précédemment. Cette expérience a permis aux scientifiques[...]

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Écrit par

  • : professeur des Universités, Laboratoire d'instrumentation et de relations individu-système (L.I.R.I.S.), université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines

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