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ROBOTS

La biorobotique

S'il est une chose claire en robotique scientifique, c'est la suivante : on cherche avec une machine, si possible automatique, à réaliser des tâches qui, jusqu'ici, étaient exécutées par des hommes, soit à mains nues, soit en s'aidant d'outils manuels simples et passifs. Cette substitution à l'homme ne saurait se faire sans rappel des fonctions et caractéristiques de l'homme. Le développement de la robotique se trouve donc entraîné, peut-être par manque d'imagination, sur un terrain qui croise des données de l'anthropomorphisme dont celles ayant trait au fait que l'homme est un être vivant.

Un pas décisif dans cette direction est initié par l'évolution des tâches qu'on souhaite confier au robot. On est passé de tâches industrielles à poste fixe, relativement répétitives et programmables à l'avance, à des missions où l'adaptation permanente et immédiate du robot aux nouvelles données d'un environnement relativement inconnu à l'avance exige des capacités physiques, sensorielles et mentales de plus en plus proches de celles de l'homme.

Par ailleurs, une autre ambition récente de la robotique est l'intégration des robots dans un environnement humain. On constate alors qu'agir dans cet environnement est plus aisé si le mode de locomotion du robot offre les mêmes performances que celle de l'homme, en volume occupé, en agilité et en capacité de franchissement d'obstacles divers. Il n'y a certes pas que la locomotion bipède humaine (que l'on transforme parfois en locomotion quadrupède quand on est à quatre pattes ou en locomotion serpentiforme quand on rampe...) qui puisse satisfaire les contraintes environnementales de la société humaine. Mais on ne peut nier l'intérêt du mode de locomotion de l'homme si on peut l'imiter correctement. De même, les tâches matérielles demandées au robot étant celles habituellement exécutées par l'homme, le système de manipulation ne saurait trop s'éloigner de celui de l'homme pour répondre en toute occasion aux demandes de ce dernier. Enfin, agir en coopération ou en symbiose avec l'homme d'une manière similaire à celle d'un compagnon ou d'un collègue de travail suppose une communication homme-robot qui imite la communication homme-homme. Or celle-là est à la fois gestuelle et orale. Enfin, psychologiquement, l'homme trouvera plus de motivations d'échanges avec une machine humanoïde qu'avec une machine d'apparence vraiment différente.

Tout ceci incite à passer de la robotique à la biorobotique qui fait référence au vivant en général, au-delà de l'humanoïde ou de l'androïde que nous venons d'évoquer.

La biorobotique non anthropomorphe

La biosphère ne comporte pas que des humains mais une infinité d'espèces animales, de la bactérie au mammifère, et une infinité d'espèces végétales, du champignon au séquoia géant.

Comme le robot recherché doit être mobile, le règne végétal n'est pas pris en compte. Il n'en est pas de même pour les animaux qui présentent tous des fonctionnalités intéressantes et néanmoins quelques handicaps.

La première caractéristique d'intérêt des animaux concerne leur appareil locomoteur qui leur permet, pour un grand nombre d'espèces (les seuls déplacements terrestres étant ici pris en considération), de se mouvoir sur pratiquement toutes les terres émergées de la planète, quelle qu'en soit la nature, alors que les meilleurs véhicules fabriqués par l'homme n'ont pas accès à plus de la moitié de ces terres émergées (cf. 3. Le robot mobile). Ainsi, les invertébrés non volants multipodes, les animaux qui rampent, les mammifères quadrupèdes, les oiseaux bipèdes dans leur phase de marche ou de course offrent une immense variété[...]

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Écrit par

  • : membre de l'Académie des technologies, ancien directeur de recherche au C.N.R.S.

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Média

Robots : schéma de principe - crédits : Encyclopædia Universalis France

Robots : schéma de principe

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