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ROCHES (Classification) Roches magmatiques

Classification

La classification des roches magmatiques pose des problèmes qui sont en rapport avec leur genèse. En effet, si la systématique conduit à définir de façon univoque des «  types pétrographiques » en fonction de caractères distinctifs objectifs et facilement observables, elle doit aussi faire apparaître les liens naturels qui existent entre ces types. La classification repose sur la composition et l'architecture des roches, caractères liés à leurs conditions géologiques de formation ; mais ces relations sont complexes et souvent obscurcies par des phénomènes de convergence et par des transformations postérieures.

En fait, ce sont des considérations de gisement, c'est-à-dire de genèse, qui ont imposé la distinction des roches magmatiques, métamorphiques et sédimentaires. Dans les roches magmatiques, c'est encore le gisement qui conduit à séparer les roches plutoniques et les roches volcaniques, mais par l'intermédiaire de la texture, qui reflète les conditions physiques de cristallisation. Dans chacune de ces divisions, la composition détermine la nature des associations minérales. Puisque les roches magmatiques sont essentiellement formées de silicates, c'est la teneur relative en silice qui est déterminante, car elle se traduit, tantôt par la présence de quartz, tantôt par la prédominance des feldspaths, tantôt par l'existence de feldspathoïdes. Les pétrographes sont pratiquement d'accord sur cette division en roches sursaturées, saturées et sous-saturées en silice ; mais les divergences apparaissent à propos de la nature des subdivisions et des coupures, nécessairement arbitraires, qui permettent de définir les types pétrographiques à partir des minéraux essentiels. Aussi de nombreux systèmes de classification ont-ils été proposés, sur des bases chimiques, minéralogiques ou mixtes. L'I.U.G.S. (International Union of Geological Sciences) a recommandé une classification qui reprend celle proposée par A. L. Streckeisen en 1967 ; basée sur des critères minéralogiques quantitatifs (et, à défaut, sur la composition normative), elle tente de faire la synthèse de la plupart des systèmes antérieurs ; nous nous bornerons à en exposer le principe.

Roches magmatiques : classification - crédits : Encyclopædia Universalis France

Roches magmatiques : classification

Séries réactionnelles lors de la cristallisation fractionnée - crédits : Encyclopædia Universalis France

Séries réactionnelles lors de la cristallisation fractionnée

Les roches sont réparties en trois divisions – roches plutoniques, volcaniques et hypabyssales (subvolcaniques) – selon les caractères de texture, donc de gisement.

Dans les roches plutoniques et volcaniques, deux grandes classes sont distinguées en fonction de l'indice de coloration M (rapport de la somme des minéraux mafiques à la somme de l'ensemble des minéraux). Dans la classe A, la plus importante (elle concerne les roches contenant des minéraux clairs : roches hololeucocrates, leucocrates, mésocrates et mélanocrates des classifications classiques), l'ordre est défini par la quantité de quartz Q, ou de feldspathoïdes F, dans l'ensemble ramené à 100 des minéraux clairs. Enfin, des groupes sont établis en fonction du « rapport feldspathique » f.r., rapport entre la quantité de plagioclase P × 100 et celle de la totalité des feldspaths (feldspaths alcalins et plagioclases) A + P. À l'intérieur de certains groupes, on peut encore faire des subdivisions selon l'indice de coloration M ou la teneur moyenne en anorthite An du plagioclase (par exemple pour distinguer diorites et gabbros). Une représentation graphique commode est donnée dans deux triangles équilatéraux QAP et FAP ayant en commun la base AP. Quant à la classe B, elle concerne les roches holomélanocrates (pratiquement sans minéraux clairs) et est subdivisée selon les minéraux ferro-magnésiens dominants (olivine, clinopyroxène, orthopyroxène, amphibole) et se situe en dehors du double triangle QAPF.

Les roches hypabyssales peuvent être considérées comme des variétés texturales des roches plutoniques (microroches aphyriques ou porphyriques).[...]

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Toulouse-III-Paul-Sabatier

Classification

Médias

Cycle des roches - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cycle des roches

Basalte - crédits : Jacques-Marie Bardintzeff

Basalte

Roches magmatiques : composition - crédits : Encyclopædia Universalis France

Roches magmatiques : composition

Autres références

  • ACIDES ROCHES

    • Écrit par
    • 426 mots

    En pétrographie, on qualifie de « roches acides » celles qui contiennent plus de 65 p. 100 en poids du constituant SiO2 (la silice). Comme les minéraux les plus siliceux — à l'exception bien entendu du quartz — sont les feldspaths alcalins, pour lesquels la teneur en SiO2 est précisément...

  • ANDÉSITES ET DIORITES

    • Écrit par , , et
    • 2 066 mots
    • 2 médias
    C'est à l'abbé Haüy (Traité de géognosie de J. F. d'Aubuisson de Voisins, 1819), qui mettait ainsi l'accent sur la présence, dans ces roches plutoniques, de minéraux différant nettement les uns des autres par leur couleur, que les diorites doivent leur nom (du grec diorizô...
  • ARGILES

    • Écrit par et
    • 2 654 mots
    • 7 médias

    Les argiles ont été utilisées très tôt dans l'histoire de l'humanité, après le silex et la pierre taillée. Ce matériau possède des propriétés plastiques particulières : facilement modelable, il peut être figé de façon irréversible, ce qui a permis les premières applications domestiques...

  • BASALTES ET GABBROS

    • Écrit par , et
    • 3 670 mots
    • 2 médias

    Les basaltes et les gabbros sont des roches magmatiques dont la composition chimique est très voisine. Basaltes et gabbros sont en effet intimement liés géographiquement puisqu'ils représentent les constituants largement majoritaires de la croûte océanique (ou « plancher océanique »). Schématiquement,...

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