ROCHES (Déformations) Plis
Classification
On peut classer les plis selon deux points de vue principaux : l'un géométrique, l'autre génétique. On peut aussi les considérer en fonction de leurs dimensions, ainsi que d'un point de vue cinématique.
Point de vue géométrique
On définit les plis, du point de vue géométrique, selon la position de leur plan axial ou selon l'étirement des couches accompagnant leur plissement.
En fonction de la position du plan axial, on définit : les plis droits, au plan axial vertical, dans lesquels charnière et crête se trouvent confondues, cette dernière pouvant être plane et les flancs verticaux, comme dans le pli « coffré » ; les plis dissymétriques, au plan axial incliné, dans lesquels la crête est décalée, par rapport à la charnière, du côté du flanc qui a le plus faible pendage. Dans les plis dissymétriques, les pendages peuvent être de sens opposés (pli simplement déjeté) ou de même sens (plis déversé, renversé ou couché), et, dans ce dernier cas, l'un des flancs est « inverse », l'autre « normal » ; dans le pli en genou, l'un des flancs est vertical. Enfin, dans certains cas, un pli peut être retourné, si bien qu'un anticlinal apparaît comme un synclinal, et inversement.
En fonction de l'étirement des couches, on définit les plis : étiré, lorsque les couches sont étirées sans être rompues ; laminé, quand les couches sont étirées au point d'être rompues, au moins certaines d'entre elles ; chevauchant, quand, la rupture s'accentuant, l'un des flancs se déplace par rapport à l'autre selon une surface dite de chevauchement. La partie « frontale » d'un pli chevauchant correspond à la position de la charnière anticlinale, et la partie « radicale » à la position de la charnière synclinale ; la portée du chevauchement est la distance séparant, pour une couche donnée, le front de la racine.
En principe, un pli peut être décrit par deux qualificatifs empruntés respectivement aux deux classifications ; mais, si les plis étirés et laminés peuvent être quelconques, les plis chevauchants sont nécessairement déversés, renversés ou couchés, tout chevauchement ayant une composante horizontale.
Point de vue génétique
Sur le plan génétique, on peut définir des plis concentriques et des plis semblables.
Les plis concentriques sont tels que les couches y conservent leur épaisseur. Il en résulte que, considérant par exemple un anticlinal, le rayon de courbure des couches de plus en plus profondes diminue progressivement jusqu'à être nul. Au-delà de ce niveau limite, les couches situées plus bas ont donc obligatoirement un comportement différent : il y a disharmonie de plissement (cf. La disharmonie) de part et d'autre. En réalité, le phénomène est retardé par le fait que la disharmonie est entre chaque couche : dans la genèse d'un pli concentrique, les couches glissent les unes sur les autres selon les plans qui les séparent (plans de stratification, s'il s'agit de roches sédimentaires) ; l'image en est facilement donnée par le ploiement d'un jeu de cartes ou d'un livre dont on voit bien que les pages ont glissé les unes sur les autres par la déformation de sa tranche. Renversant l'ordre du raisonnement, c'est-à-dire lui restituant son contexte naturel, on voit que le pli concentrique est le mode de déformation des roches feuilletées, le feuilletage permettant ces glissements différentiels : c'est par excellence le pli des roches sédimentaires, à cause de leur stratification. Les plis concentriques produisent un raccourcissement des couches qu'ils affectent : le raccourcissement maximal est contenu dans un plan perpendiculaire au plan axial et il est égal à la différence de la longueur de la couche dans ce plan entre les deux points d'inflexion qui limitent les flancs du pli et la distance qui sépare ceux-ci en droite ligne.[...]
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Écrit par
- Jean AUBOUIN : membre de l'Institut
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