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ROCHES (Déformations) Plis

La disharmonie

La disharmonie peut se définir, dans le plissement concentrique, comme un plissement différentiel d'une couche à l'autre, à la faveur de glissements le long des plans de stratification ; elle est donc générale et la cause même du développement des plis concentriques.

Modalités générales

Disharmonies - crédits : Encyclopædia Universalis France

Disharmonies

À l'égard du plissement, les différents types de roches ne se comportent pas de la même manière : les plis seront d'autant plus souples que la roche est plus litée et moins rigide, et inversement. On dit, dans le premier cas, que la roche est incompétente et, dans le second, qu'elle est compétente : par exemple, les calcaires, les grès seront des roches compétentes, les schistes et les argiles des roches incompétentes. Or, dans le détail, une série sédimentaire est formée d'une alternance de roches plus ou moins compétentes ; de sorte qu'une disharmonie plus ou moins importante se marque entre les unes et les autres : les strates incompétentes tendent à se plissoter, notamment dans les charnières anticlinales, qui se trouvent gonflées d'autant.

Schémas de disharmonies (2) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Schémas de disharmonies (2)

À grande échelle, le plissement tend à s'accentuer en profondeur par une disharmonie grandissante jusqu'à une limite au-dessous de laquelle le comportement des couches est brusquement différent ; cette limite, en général déterminée par l'existence d'une couche particulièrement plastique (telles les couches de gypse ou de sel), est marquée par une surface de décollement, entre ce que, au sens tectonique, on appelle socle au-dessous et couverture au-dessus. Indépendants du socle, les plis qui en résultent sont alors dits plis de couverture, par opposition aux plis de revêtement, qui résultent de l'adaptation des terrains sédimentaires aux déformations du socle et sont dépendants de celui-ci.

Cas particuliers

La disharmonie présente des cas particuliers quand les caractéristiques mécaniques des couches sont très différentes.

Schémas de disharmonies (3) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Schémas de disharmonies (3)

Quand certaines couches, comme le gypse et le sel, sont particulièrement incompétentes, la disharmonie devient considérable et les masses de sel ou de gypse peuvent percer les couches qui les surmontent, pour former des plis diapirs, à noyau perçant. Ces plis diapirs peuvent affecter les formes les plus variées : ils peuvent être droits ou plus ou moins couchés ; le noyau de sel peut être plus ou moins perçant, jusqu'à être expulsé et perdre ses relations directes avec la masse principale de sel. Les diapirs ont été décrits pour la première fois dans les Carpates roumaines, autour de noyaux de sel néogène ; mais ils existent dans toutes les chaînes de montagnes où l'on connaît des niveaux de gypse ou de sel ; ainsi, en France, on les rencontre dans les Pyrénées, en Provence, dans les Alpes, dans le Jura, où ils sont provoqués par des noyaux de gypse ou de sel triasiques.

Schémas de disharmonies (4) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Schémas de disharmonies (4)

Le pli diapir ne doit pas être confondu avec le bourrage, qui est un simple cas de gonflement disharmonique des charnières anticlinales, souvent réalisé dans les chaînes où l'on trouve des plis coffrés ; ainsi, dans le Jura, la plupart des anticlinaux sont-ils bourrés de Trias ; il va de soi que certains bourrages peuvent s'exagérer en diapirs. Le pli diapir doit également être distingué des dômes de sel, qui sont de vastes montées de masses salifères, indépendamment de contraintes tectoniques : en effet, ils sont en général situés dans des régions dont les terrains sont, par ailleurs, restés horizontaux, comme l'Allemagne du Nord ou encore le Texas. Il semble que la montée de ces dômes de sel soit liée à la différence de densité entre le sel plus léger et les roches encaissantes, qui s'ajoute à la plasticité plus grande du sel.

Enfin, il faut signaler qu'en certains points du monde, comme en Iran, en Afrique du Nord (près de Djelfa, par exemple), existent des montagnes de sel. Étant donné[...]

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Anticlinal et synclinal - crédits : Encyclopædia Universalis France

Anticlinal et synclinal

Anticlinal, brachysynclinal et dôme - crédits : Encyclopædia Universalis France

Anticlinal, brachysynclinal et dôme

Plis : déformations - crédits : Encyclopædia Universalis France

Plis : déformations

Autres références

  • ACIDES ROCHES

    • Écrit par
    • 426 mots

    En pétrographie, on qualifie de « roches acides » celles qui contiennent plus de 65 p. 100 en poids du constituant SiO2 (la silice). Comme les minéraux les plus siliceux — à l'exception bien entendu du quartz — sont les feldspaths alcalins, pour lesquels la teneur en SiO2 est précisément...

  • ANDÉSITES ET DIORITES

    • Écrit par , , et
    • 2 067 mots
    • 2 médias
    C'est à l'abbé Haüy (Traité de géognosie de J. F. d'Aubuisson de Voisins, 1819), qui mettait ainsi l'accent sur la présence, dans ces roches plutoniques, de minéraux différant nettement les uns des autres par leur couleur, que les diorites doivent leur nom (du grec diorizô...
  • ARGILES

    • Écrit par et
    • 2 655 mots
    • 7 médias

    Les argiles ont été utilisées très tôt dans l'histoire de l'humanité, après le silex et la pierre taillée. Ce matériau possède des propriétés plastiques particulières : facilement modelable, il peut être figé de façon irréversible, ce qui a permis les premières applications domestiques...

  • BASALTES ET GABBROS

    • Écrit par , et
    • 3 671 mots
    • 2 médias

    Les basaltes et les gabbros sont des roches magmatiques dont la composition chimique est très voisine. Basaltes et gabbros sont en effet intimement liés géographiquement puisqu'ils représentent les constituants largement majoritaires de la croûte océanique (ou « plancher océanique »). Schématiquement,...

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