ULTRABASIQUES ROCHES
L'intérêt suscité par les roches ultrabasiques est justifié par le fait que leur étude dans leurs diverses associations débouche sur deux problèmes essentiels : la constitution initiale et actuelle du globe terrestre ; la genèse et la différenciation des magmas basaltiques. Par ailleurs, la formation et l'altération des roches ultrabasiques peuvent conduire à des concentrations métalliques qui leur confèrent un grand intérêt économique.
Le terme « ultrabasique » qualifie, en France, les roches plutoniques à texture généralement grenue, holomélanocrates, c'est-à-dire constituées pour plus de 90 p. 100 de leur volume par des minéraux « colorés », mafiques (riches en fer et en magnésium). Le mot est pris dans une autre acception par les auteurs de langue anglaise ; il désigne alors les roches – qu'elles soient plutoniques ou effusives, leucocrates ou holomélanocrates – qui contiennent moins de 45 p. 100 de silice. Il reste cependant que la très grande majorité des roches « ultramafiques » selon la terminologie anglo-saxonne (holomélanocrates) sont également ultrabasiques.
Nomenclature
Définies selon la nature du minéral prédominant (péridot, pyroxènes ou amphiboles), les roches ultrabasiques constituent trois grandes familles : les péridotites, les pyroxénites (ou pyroxénolites) et les amphibolites(ou amphibololites). Chacune de ces familles est subdivisée en types suivant la nature du ou des minéraux essentiels associés au minéral prédominant. Les types les plus répandus sont, parmi les péridotites : la dunite (olivine seule), la harzburgite (olivine + orthopyroxène), la wehrlite (olivine + clinopyroxène) et la lherzolite (olivine + orthopyroxène + clinopyroxène) ; parmi les pyroxénites : les orthopyroxénites et clinopyroxénites et la webstérite (orthopyroxène + clinopyroxène). La présence de divers minéraux accessoires conduit à la reconnaissance de nombreuses variétés parmi chacun de ces types. Il existe ainsi des péridotites et des pyroxénolites à plagioclase, spinelle, grenat ou amphibole. Enfin, l'ariégite est caractérisée par l'association clinopyroxène-spinelle, l'orthopyroxène, le grenat et l'amphibole pouvant également être présents.
L'emploi du terme « éclogite » prête actuellement à quelque confusion. En effet, si, pour certains auteurs, les éclogites sont au sens strict des roches métamorphiques principalement composées de clinopyroxène omphacitique et de grenat relativement riche en almandin, pour d'autres, en particulier les auteurs anglo-saxons, elles désignent l'assemblage clinopyroxène-grenat (série pyrope-almandin) quels que soient le gisement et la composition des phases constituantes. C'est ainsi que les griquaites (clinopyroxène + grenat) et les grospydites (clinopyroxène alumineux + grenat riche en grossulaire ± corindon ± disthène), enclaves caractéristiques dans certaines kimberlites, sont couramment considérées comme des éclogites par les auteurs.
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Écrit par
- Fernand CONQUÉRÉ : ancien maître assistant au Muséum national d'histoire naturelle
- André-Bernard DELMAS : assistant de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique, Versailles
- Jacques KORNPROBST : docteur ès sciences professeur de géologie à l'université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand, directeur du centre de recherches volcanologiques
- Georges PÉDRO : directeur de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique, membre de l'Académia Europaea
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