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ROCK PSYCHÉDÉLIQUE ou ACID ROCK

Ce rock qui « accroît le champ de la conscience » apparaît dans les années 1960 aux États-Unis, puis gagne la Grande-Bretagne. Lié au flower power et prônant la consommation de L.S.D., il connaît un regain d'intérêt à partir des années 1980 avec des groupes comme XTC.

San Francisco est le berceau du rock psychédélique, synonyme d'acid rock. Le terme psychedelic, qui peut être traduit par « expansion de l'esprit », est utilisé pour la première fois en 1957 par le psychiatre britannique Humphrey Osmond, pour décrire les effets du L.S.D. (« acide »).

Les groupes américains Thirteenth Floor Elevator et The Charlatans se réclament de ce courant, qui assimile un grand nombre d'influences : folk, blues, rock et punk, ce dernier terme désignant le rock garage produit par des groupes de l'Amérique profonde, comme The Remains dans le milieu des années 1960.

Cette musique, intimement liée au mouvement hippie, cherche à se détacher de la pop music en tentant d'innover lors de grands concerts en plein air. Le psychédélisme prône les valeurs des philosophies orientales ainsi que la vie en communauté et critique la société occidentale fondée sur les rapports marchands.

La musique vocale des Beach Boys (Pet Sounds, 1966) et les Beatles (Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, 1967) mais aussi le folk électrifié et engagé de Bob Dylan influencent Country Joe et son groupe The Fish, Grateful Dead et Jefferson Airplane, qui veulent repousser les limites du format chanson et changer les rapports entre les artistes et le public. La gamme des instruments est élargie (sitar indien, percussions...), de même que le sont les effets sur les guitares, comme la pédale fuzz (saturation du signal qui aboutit à une distorsion), le phasing (diminution ou intensification de certaines fréquences simulant des creux ou des pics sonores), l'écho ou le trémolo. L'improvisation collective, les approches bruitistes, qui font référence au free jazz, et le jeu modal apparaissent. En marge de ce courant, Janis Joplin s'affirme comme une interprète de blues hors du commun tandis que Captain Beafheart et Frank Zappa amorcent le virage d'un rock d'avant-garde. Le groupe The Mamas and The Papas gagne une audience mondiale alors que les Doors – dont le nom est tiré du titre d'un essai d'Aldous Huxley, The Doors of Perception : Heaven and Hell, lui-même inspiré par des vers de William Blake – jouent sur scène de longues pièces caractérisées par de longs solos instrumentaux et des variations de dynamique extrêmes. Son chanteur, Jim Morrison, met en musique ses propres poésies et rend hommage à Bertolt Brecht et Kurt Weill dans Alabama Song (1967), adapté de l'air célèbre de l'opéra Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny. Il invente une mystique personnelle où les thèmes freudiens côtoient des inspirations chamaniques.

Le flower power réinvente la beauté en créant une esthétique vestimentaire et graphique qui tournera cependant vite aux affaires purement commerciales, illustrées par les boutiques du quartier hippie de Haight Ashbury, à San Francisco.

L'acid rock a inspiré Jimi Hendrix (ou est-ce l'inverse ?) et influencé le rock planant allemand (Tangerine Dream). Les premières prestations des Pink Floyd peuvent être considérées comme psychédéliques, surtout par l'apport du guitariste Syd Barrett et l'importance du light-show.

À partir de la fin des années 1970, ce son resurgit dans les album de XTC (prononcé « ecstasy »), Sonic Youth, The Cramps, Prince (Around the World in a Day, 1985), The Mission.

L'acid house, branche de la musique techno, se réclame de cette esthétique.

— Eugène LLEDO

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