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LAVER ROD (1938- )

L'ère open

En 1968, la Fédération internationale prend la décision d'abolir la distinction entre « amateurs » et « professionnels ». Tous les meilleurs joueurs peuvent donc se mesurer. De manière symbolique, Rod Laver a de nouveau le droit de porter la cravate remise au vainqueur de Wimbledon : le All England Club lui avait fait savoir par lettre que, en tant que professionnel, il ne faisait plus partie de ses membres et n'était donc plus autorisé à arborer cet ornement vestimentaire ! Mais, surtout, cette année-là, il est le premier vainqueur du tournoi open de Wimbledon, grâce à un succès en finale face à son compatriote Tony Roche (6-3, 6-4, 6-2). C'est en 1969 que Rod Laver entre dans l'histoire du tennis. Il réédite son exploit de 1962, mais, cette fois, il doit affronter tous les maîtres de son temps. En début d'année, le 27 janvier, dans la chaleur étouffante de Brisbane, il remporte les Internationaux d'Australie, battant en finale l'Espagnol Andres Gimeno (6-3, 6-4, 7-5). À Roland-Garros, il se défait successivement de l'Américain Stan Smith, d'Andres Gimeno, du Néerlandais Tom Okker pour atteindre la finale, le 7 juin, et dominer son grand rival, Ken Rosewall (6-4, 6-3, 6-4). À Wimbledon, le 5 juillet, il bat en finale son compatriote John Newcombe (6-4, 5-7, 6-4, 6-4). Le 8 septembre, enfin, à Forest Hills, il se défait en finale de Tony Roche (7-9, 6-1, 6-2, 6-2).

Mais Rod Laver est déjà âgé de trente-deux ans. Il continue de jouer jusqu'en 1975, remporte quelques jolies victoires ; cependant, il ne gagne plus aucun tournoi du Grand Chelem. Les temps ont en effet changé. Le métal et les matériaux composites sont venus remplacer le bois pour fabriquer les cadres des raquettes. L'artiste au toucher de velours va devoir s'effacer devant des champions s'appuyant sur la force pure pour construire leurs succès. Rod Laver, associé à John Newcombe, permet encore à l'Australie de recevoir le Saladier d'argent de la Coupe Davis en 1973, grâce à une victoire cinglante (5-0) sur les solides Américains Stan Smith et Tom Gorman.

Après la fin de sa carrière, associé à son compatriote Roy Emerson, il ouvrira un centre d'entraînement au Texas, avant de se fixer en Californie. En 2000, le court central du Melbourne Park, où ont désormais lieu les Internationaux d'Australie, a été baptisé en son honneur Rod Laver Arena.

— Pierre LAGRUE

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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Média

Rod Laver - crédits : Douglas Miller/ Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Rod Laver