MURARO ROGER (1959- )

Avec Messiaen

Olivier Messiaen, rencontré dès 1977, reste néanmoins au centre de ses prestations. Le pianiste siège fréquemment à Paris au sein du jury du concours qui porte le nom du compositeur. En 2008, année du centenaire de la naissance de Messiaen, il donne plus de quatre-vingts concerts dédiés à sa mémoire et participe à l’exécution de plusieurs œuvres symphoniques comme Des canyons aux étoiles, la Turangalîla-Symphonie et la Transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ. Il publie en 2001 une intégrale de sa musique pour piano seul, des Huit Préludes (1929) aux Petites esquisses d’oiseaux (1985). Tous ces enregistrements ont été réalisés au cours de récitals publics. L’auteur de ces pièces en a entendu et approuvé les premières prises. Ses illustres patronages, ainsi que le strict respect des indications qu’exige la complexité des accords et des structures de cette musique, auraient pu enfermer Roger Muraro dans une tradition sclérosante et une stérile objectivité. Bien au contraire, la nécessité « d’interpréter » une musique aussi généreuse qu’intense s’est d’emblée imposée à lui. Il l’aborde donc avec toutes les ressources d’un tempérament tour à tour contemplatif et explosif. À la fois sensuel et minéral, virtuose et poétique, son piano trouve dans cette liberté d’approche un parfait équilibre entre fidélité à l’esprit de l’œuvre et expression personnelle.

L’année du centenaire Debussy (1962), Olivier Messiaen avait commencé la composition d’un concerto pour piano, différents instruments et orchestre. La page était restée inachevée. La partition de piano étant en grande partie écrite, Roger Muraro procède à sa reconstitution, sous la forme d’une œuvre pour piano seul, avec le titre de Fauvette de l’Hérault, concert des garrigues. Il l’interprète, en création mondiale, à Tōkyō, en 2017. Couplé avec les Études de Debussy, l’enregistrement en a été publié en 2018, année du centenaire de la mort de « Claude de France ».