GARROS ROLAND (1888-1918)
Son engagement lors du premier conflit mondial
Survient la Première Guerre mondiale, qu’il aborde comme pilote d’observation, ce qui ne l’empêche pas de remporter sa première victoire aérienne, le 1er avril 1915, grâce à un système de « tir à travers l’hélice » qu’il a contribué à mettre au point. Reposant sur la synchronisation de la mitrailleuse et du moteur, ce dispositif permet aux balles de passer entre les pales de l’hélice (dont les bords d'attaque sont blindés). Au cours des deux semaines suivantes, il enregistre quatre autres succès. Mais, le 18 avril 1915, une panne de moteur le contraint à un atterrissage forcé derrière les lignes ennemies, au nord de Courtrai (Belgique) ; il ne réussit pas à incendier son appareil, et le nouvel équipement tombe aux mains des Allemands. Fait prisonnier, il parvient à s’évader après trois ans de captivité et retourne se battre, en dépit de graves troubles de la vision. Les règles de la guerre aérienne ont évolué : les combats opposent désormais des escadrilles entières et non des solitaires. Garros refuse un poste « protégé » que lui propose Clemenceau et intègre l’escadrille des Cigognes le 20 août 1918. Il abat un avion ennemi (un Fokker) le 2 octobre suivant. Trois jours plus tard, malgré les supplications de ses amis, inquiets de son état de santé, il se porte volontaire pour participer à une offensive sur Vouziers, dans les Ardennes, dont il aurait dû être raisonnablement écarté… N’a-t-il pas avoué lui-même un peu plus tôt « Je n’y vois plus » ? Quelques heures plus tard, ce 5 octobre 1918, assailli par plusieurs avions ennemis, l’« as français » Roland Garros meurt au combat, près de Vouziers. Ainsi disparaît l’un des plus grands pionniers de l’air, également pianiste de talent, auquel Jean Cocteau, conquis, dédiera son poème « Le Cap de Bonne-Espérance ». Jusqu’à la fin, il aura été fidèle à ce qu’il déclara après son premier vol : « J’étais en face de ce que j’avais décidé de faire. Il n’y avait pas à hésiter. »
En 1928, on inaugure, à Auteuil, le stade Roland-Garros, construit pour que les « quatre mousquetaires » du tennis (Jacques Brugnon, Jean Borotra, Henri Cochet et René Lacoste), vainqueurs l’année précédente de la Coupe Davis à Philadelphie, puissent défendre leur titre. C’est Émile Lesieur, alors président du Stade français – l’un des initiateurs de ce projet et engagé financièrement –, qui impose le nom de son ami et condisciple de HEC. Roland Garros avait aussi été membre du Stade français (jouant principalement au rugby).
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Écrit par
- Bernard MARCK : historien de l'aviation, membre de l'Académie de l'air et de l'espace
Classification
Média
Autres références
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AVIATION - Histoire de l'aviation
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