MORENO ROLAND (1945-2012)

Dans le monde de l’innovation technique du xx^e siècle, le Français Roland Moreno fait figure d’exception en tant qu’inventeur individuel et indépendant. Il est connu pour avoir mis au point la carte à puce, un objet technique qui a profondément marqué notre vie quotidienne depuis les années 1990.

De l’électronicien amateur à l’inventeur imaginatif

Né au Caire (Égypte) le 11 juin 1945, Roland Moreno arrive enfant en France et suit l’enseignement secondaire aux lycées Montaigne et Condorcet à Paris. Après son baccalauréat scientifique, il suit une année de faculté de lettres puis quitte les études supérieures pour s’orienter vers le journalisme, tout en pratiquant divers petits métiers. Il travaille notamment pour L’Express, comme garçon de courses et pigiste, puis à L’Écho de la presse et de la publicité comme éditorialiste et, en tant que secrétaire de rédaction, à Chimie Actualités entre 1970 et 1972.

Par ailleurs, Roland Moreno est féru de bricolage depuis l’enfance ; il se passionne pour la radio, puis l’électronique. Il invente plusieurs appareils dont certains lui offriront une petite notoriété, tels le « Radoteur », un générateur algorithmique qui permet de créer des mots nouveaux, ou le « Matapof », une machine à tirer à pile ou face. En 1972, il fonde sa société, Innovatron, d’abord sous forme d’association sans but lucratif, puis de société anonyme en 1973, pour exploiter ses inventions. Il en est le président à partir de 1974.

Ces années 1970 sont celles de la miniaturisation des composants électroniques et voient arriver sur le marché de nouvelles mémoires intégrées : les mémoires mortes ou ROM (readonly memory), les mémoires vives ou RAM (randomaccess memory) et les mémoires mortes programmables ou PROM (programmable readonly memory). Le fait de pouvoir programmer ces dernières donne à Roland Moreno l’idée d’une sorte de serrure électronique, qu’il mettra à profit dans sa « bague à mémoire », première étape vers la carte à puce.