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GARY ROMAIN (1914-1980)

Romain Gary - crédits : Sophie Bassouls/ Sygma/ Getty Images

Romain Gary

Honorée de plusieurs prix littéraires mais longtemps dédaignée par les critiques, l’œuvre abondante de l’écrivain et diplomate français Roman Kacew, alias Romain Gary, est désormais pleinement reconnue. Attachée à défendre l'humain dans l'homme, riche de plus de trente romans, un essai, deux films, elle déploie, à l'instar de son auteur, les séductions de l'identité et de ses masques.

Une œuvre dédoublée

Né le 8 mai 1914 à Wilno (qui appartient alors à l’empire russe et deviendra plus tard Vilnius, capitale de la Lituanie), Roman Kacew fut très tôt abandonné par son père. Sa mère francophile, Mina, le voit promis à un brillant avenir. Misère et antisémitisme les contraignent à quitter Wilno pour Varsovie, avant de s'installer à Nice en 1928. Naturalisé français en 1935 – il publie alors sa première nouvelle, L'Orage –, Roman obtient sa licence de droit à Paris en 1938. Il effectue son service militaire à l'École de l'air, où sa naturalisation trop récente l'empêche de devenir officier, et déserte dès 1940 pour rejoindre les forces de la France libre. Cinq ans plus tard, décoré de la croix de guerre, compagnon de la Libération, il épouse l’écrivaine britannique Lesley Blanch (1904-2007), dont il divorcera en 1963. Écrit en français, mais d’abord publié en anglais sous le titre de Forest of Anger, à Londres, en 1944, son premier roman, Éducation européenne, sort en 1945, en France, sous le pseudonyme de Romain Gary, et reçoit le prix des critiques.

Commence alors une carrière diplomatique qui le conduit successivement à Sofia, Berne et New York, au siège de l'ONU. Consul général à Los Angeles de 1956 à 1961, il côtoie de nombreux artistes et rencontre l'actrice Jean Seberg, qu'il épouse en 1963 et dont il se séparera en 1970.

En 1956, l’écrivain reçoit le prix Goncourt pour Les Racines du ciel, puis publie en 1960 La Promesse de l'aube, récit autobiographique dans lequel il évoque avec truculence et nostalgie l'extravagance de sa mère.

Choisissant en 1961 de se consacrer pleinement à la création artistique, Gary compose de nombreux romans, un essai sur l'art romanesque (Pour Sganarelle, 1965), réalise deux films dont il a écrit le scénario (Les oiseaux vont mourir au Pérou, 1968 ; Police Magnum!(Kill!), en 1972), tous deux avec Jean Seberg. Il publie également de nombreux articles, textes de réflexion et d’analyses, dont certains sont inédits, qui seront rassemblés en 2005 dans L'Affaire homme.

Dénigré par la critique, redoutant l'épuisement de son inspiration, il « crée » en 1974 l'auteur fictif Émile Ajar, pseudonyme sous lequel il écrit quatre romans : Gros-Câlin (1974), La Vie devant soi (1975, prix Goncourt), Pseudo (1976) et L'Angoisse du roi Salomon (1979). Ayant fait appel à un cousin, Paul Pavlowitch, pour incarner son « double », Gary est rapidement dépassé par sa propre supercherie et voit sa création lui échapper. Son accablement est renforcé par la disparition de Jean Seberg en 1979. Sa dernière œuvre, Les Cerfs-volants, paraît sous le nom de Romain Gary en 1980. Il se donne la mort à Paris le 2 décembre de la même année. La publication posthume de Vie et mort d'Émile Ajar en 1981 dévoilera la vérité sur l'« affaire Ajar ».

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Romain Gary - crédits : Sophie Bassouls/ Sygma/ Getty Images

Romain Gary

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    La Promesse de l'aube est un récit autobiographique de Romain Gary (de son vrai nom Roman Kacew, 1914-1980), paru en avril 1960. Gary, qui a déjà publié quatre romans, dont Les Racines du ciel, prix Goncourt 1956, y raconte son enfance, son adolescence et ses années de guerre, marquées par...

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    Paru au Mercure de Franceen septembre 1975, La Vie devant soi est, après Gros-Câlin (1974), le deuxième roman de Roman Kacew, dit Romain Gary (1914-1980), publié sous le pseudonyme d'Émile Ajar. C'est dissimulé sous ce nom d'emprunt que l'auteur obtient, contre les règles en usage, le prix Goncourt...