ROMAIN JULES, ital. GIULIO PIPPI dit GIULIO ROMANO (1492 ou 1499-1546)
Né à Rome où il se forme au contact même de la ville antique que l'on redécouvrait alors avec passion, Jules Romain est le principal collaborateur de Raphaël entre 1515 et 1520 : il l'aide à la salle de l'Incendie (1512), peint, selon Vasari, plusieurs commandes importantes de Raphaël (La Sainte Famille pour François Ier, Louvre), travaille aux cartons de tapisseries (1515) et à la Farnésine (1518). Après la mort de son maître, Jules Romain termine plusieurs de ses œuvres (la salle de Constantin ; La Transfiguration). Ses propres tableaux d'autel (Santa Maria dell'Anima) ou La Lapidation de saint Étienne (Santo Stefano, Gênes) le montrent dominé par l'exemple de Raphaël, mais son tempérament plus dramatique et grandiloquent le rapproche aussi de Michel-Ange. Il affirme ses qualités personnelles et montre son originalité à Mantoue au service de Frédéric de Gonzague à partir de 1523. Au Palais ducal (1525, 1536, 1539) et surtout au palais du Té (1526-1535), il invente un nouveau système décoratif en unissant le stuc et la peinture, en faisant alterner des ensembles précieux (salle des Aigles, salle des Stucs) aux décors grandioses (salle de Psyché et surtout salle des Géants). Toutes les ressources de l'illusionnisme et du clair-obscur y sont employées au service d'allégories dédiées à la gloire et au plaisir des Gonzague. Jules Romain imprime sa propre marque à un groupe important de collaborateurs, dont certains très doués comme le jeune Primatice. Le culte de l'antique et ses travaux d'architecte le font évoluer à la fin de sa carrière vers un art plus austère, d'une tendance antiquisante marquée (travaux de sa propre maison) et plus lourde (fresques de la cathédrale de Vérone). Il meurt à Mantoue où il a créé un des centres les plus brillants du maniérisme.
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Écrit par
- Sylvie BÉGUIN : conservateur en chef au département des Peintures du musée du Louvre
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