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ROME ET EMPIRE ROMAIN Les origines

Les quatre royautés latines et sabines

La tradition et les premiers rois de Rome

De la fondation de Rome à l'avènement de la République en 509 avant notre ère, l'annalistique situe le règne de sept rois, latins et sabins jusqu'en 616, étrusques ensuite. Elle retrace, avec un grand luxe de détails, l'activité et les réalisations de ces souverains, et ces beaux récits comportent des éléments divers, mythiques, légendaires et historiques. Les quatre premiers règnes qui vont jusqu'à la fin du viie siècle font alterner, à la tête de Rome, monarques latins et sabins.

Romulus, chef guerrier, aurait créé l'organisation première de la cité romaine. Un corps sénatorial l'assiste de ses conseils. Pour donner des épouses à ses compagnons, il fait enlever les Sabines, ce qui déclenche la guerre contre les Sabins, voisins de Rome. Le conflit se termine par l'union entre les deux peuples qui se fondent en un seul, les Quirites. Romulus partage son pouvoir avec Titus Tatius, roi des Sabins. Le peuple est divisé en trente curies et trois tribus. Un orage fait disparaître mystérieusement Romulus qui va prendre sa place parmi les dieux.

Le Sénat choisit son successeur, un Sabin, originaire de Cures, Numa Pompilius. C'est un homme insigne surtout par sa piété et son respect des lois divines. Il donne à Rome droit, lois et bonnes mœurs, et à la religion romaine sa structure fondamentale. Il divise les jours en fastes et néfastes, partage l'année en douze mois. Il crée les flamines de Jupiter, Mars et Quirinus, et met en place le grand pontife, responsable de tout ce qui concerne le culte public et privé. Sa bonne entente avec les dieux étant ainsi garantie, Rome peut envisager l'avenir avec confiance.

C'est le peuple qui désigna le successeur de Numa, Tullus Hostilius. Comme Romulus, ce fut un roi guerrier qui prit soin d'établir le droit de la guerre. Un collège sacerdotal (les Fétiaux) déclare la guerre, signe les traités, suivant des règles rituelles précises et contraignantes. Le combat – destiné à demeurer dans la mémoire de chacun – qui oppose les trois Horaces, champions de Rome, aux trois Curiaces, champions d'Albe la Longue, scelle la défaite de cette ville dont les habitants viennent accroître la population romaine. Mais Jupiter s'irrite de la négligence du roi dans l'accomplissement des rites sacrés et il le foudroie.

Ancus Martius, petit-fils de Numa, accède alors au trône. La tradition place son règne de 639 à 616 avant J.-C. Ce roi guerrier met la dernière main au rituel du droit des batailles. Même dans les combats, Rome tient par-dessus tout à rester en règle avec les dieux. Ancus Martius aurait construit le premier pont de bois sur le Tibre, réunissant ainsi le Janicule à la rive gauche du fleuve et il aurait fondé Ostie, à l'embouchure du Tibre. À sa mort, en 616, commence la dynastie des rois étrusques qui marque une nouvelle période dans l'histoire des premiers siècles de Rome.

La vie de la Rome primitive

Quelle réalité recouvre ce récit haut en couleur qui donne à la Rome des origines l'apparence d'une cité en plein essor et commençant à exercer sa domination sur le Latium ? L'archéologie et l'histoire religieuse et politique conduisent à tracer un tableau bien différent de ces débuts romains. Le Latium était occupé, dès le début du Ier millénaire avant J.-C., par des tribus latines qui s'étaient installées au sud de la basse vallée du Tibre. Les hauteurs des monts Albains leur permettaient de se défendre contre des adversaires venus du nord, de l'est et du sud. La côte, bien que plate et sans échancrure, les mettait en relation avec les cultures beaucoup plus évoluées de l'Est méditerranéen. Surtout, la vallée inférieure du Tibre constituait un carrefour vers lequel convergeaient plusieurs voies naturelles, facilitant les rapports[...]

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études

Classification

Média

-600 à -200. Philosophes et conquérants - crédits : Encyclopædia Universalis France

-600 à -200. Philosophes et conquérants

Autres références

  • CIVILISATION ROMAINE (notions de base)

    • Écrit par
    • 4 292 mots
    • 18 médias

    Le destin de Rome est celui d’une obscure bourgade de la péninsule italienne devenue, en l’espace de quatre siècles, une mégapole, capitale d’un immense empire s’étendant de l’Écosse à l’Arabie, des confins sahariens aux rives du Danube. Ce processus historique s’accompagna de la disparition de la ...