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ROME ET EMPIRE ROMAIN Les origines

Les souverains étrusques

La tradition et la royauté étrusque

L'annalistique présente le règne des souverains étrusques comme il suit. Un Corinthien, du nom de Démarate, exilé de sa patrie, s'était installé à Tarquinies. Son fils, Lucumon, époux d'une Étrusque de haut rang, Tanaquil, vient à son tour s'établir à Rome où les présages les plus favorables marquent son arrivée. Après avoir pris le nom de Lucius Tarquinius, il se fait élire roi par le peuple à la mort d'Ancus Martius, en 616 avant J.-C. Son règne durera jusqu'en 579, marqué par une grande activité constructrice. Il établit un système d'égouts apportant salubrité et confort aux habitants de la ville et ordonne de commencer l'érection d'un vaste temple dédié à Jupiter, sur le Capitole. Assassiné par des descendants d'Ancus Martius, il est remplacé par Servius Tullius qui règne de 578 à 535. Servius Tullius est de basse extraction, d'origine latine semble-t-il, mais sa naissance et sa jeunesse avaient été signalées par des prodiges révélant la protection que les dieux exerçaient sur sa personne. Devenu roi, il divise la société romaine en centuries et classes, selon la richesse, et de cette organisation censitaire naissent les comices centuriates, assemblée dans laquelle le pouvoir est aux mains des plus riches. Les obligations militaires des citoyens dépendent de leur appartenance aux différentes classes. Il s'agit ainsi d'un système ploutocratique dans lequel la fortune, et non plus la naissance, crée les devoirs et assure les droits. Servius Tullius entoure les sept collines d'une enceinte continue. Son règne, bénéfique, est mal récompensé, il tombe sous les coups de ses gendres, fils eux-mêmes de Tarquin l'Ancien. Un de ceux-ci s'empare du pouvoir et va régner de 534 à 509 sous le nom de Tarquin le Superbe. C'est le type même du tyran dont le pouvoir est fondé sur la seule force. Bon chef de guerre, il combat avec succès les Volsques et prend Gabies. Il achève les travaux édilitaires commencés par son père, bâtit le Grand Cirque, termine l'aménagement de la Cloaca maxima, mène à terme la construction du temple de Jupiter Capitolin. Son orgueil et ses excès le font détester du peuple, un mouvement révolutionnaire et républicain le chasse de Rome ainsi que sa famille. Établie en 509, la République va durer près d'un demi-millénaire.

La vie de Rome sous les Tarquins

Que faut-il penser du tableau cohérent et souvent dramatique que les auteurs anciens tracent de la vie dans la Rome des Tarquins ? Une fois encore l'histoire et l'archéologie permettent de retrouver, derrière un récit mi-légendaire, mi-exact, le déroulement réel des faits.

L'influence étrusque s'était déjà fait sentir dans la Rome du viie siècle, et les éléments venus de Toscane y sont nombreux. Mais Rome n'est encore qu'une fédération de villages, elle n'accède au rang de véritable ville que lorsque les Étrusques en prennent possession et apportent avec eux les bienfaits de leur culture. Cette mainmise des Étrusques sur la cité latine s'explique par l'expansion vers le sud qui porte alors l'Étrurie à s'emparer du Latium et de la Campanie. Leur but était la conquête des riches plaines campaniennes, le lieu de passage étant la plaine latine. La souveraineté des Tarquins est la conséquence, sur le plan local, d'un vaste mouvement de conquête.

L'annalistique romaine manifeste une tendance très nette à présenter sous un jour défavorable les personnages marquants de l'histoire étrusque de Rome, et avant tout la figure de Tarquin le Superbe. Elle cherche à montrer que leur comportement était dangereux pour les traditions romaines que, dans tel ou tel cas, les prêtres romains, comme Attius Navius, ont réussi à préserver par leur ténacité.[...]

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études

Classification

Média

-600 à -200. Philosophes et conquérants - crédits : Encyclopædia Universalis France

-600 à -200. Philosophes et conquérants

Autres références

  • CIVILISATION ROMAINE (notions de base)

    • Écrit par
    • 4 292 mots
    • 18 médias

    Le destin de Rome est celui d’une obscure bourgade de la péninsule italienne devenue, en l’espace de quatre siècles, une mégapole, capitale d’un immense empire s’étendant de l’Écosse à l’Arabie, des confins sahariens aux rives du Danube. Ce processus historique s’accompagna de la disparition de la ...