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FISHER RONALD AYLMER (1890-1962)

Statisticien et généticien britannique, né le 17 février 1890 à Londres, mort le 29 juillet 1962 à Adélaïde (Australie).

En 1909, Ronald Aylmer Fisher obtient une bourse pour étudier les mathématiques à l'université de Cambridge, dont il sort diplômé en astronomie en 1912. Il demeure à Cambridge l'année suivante, pour parfaire sa formation en astronomie et en physique et étudier la théorie des erreurs (il existe des passerelles entre astronomie et statistique depuis la loi de Laplace-Gauss, ou loi normale, sur la répartition des erreurs d'observation).

De 1914 à 1919, Fisher enseigne les mathématiques et la physique au lycée, tout en poursuivant ses recherches en statistique et en génétique. Ayant témoigné pendant ses années d'études d'un vif intérêt pour la théorie évolutionniste – il est l'un des fondateurs de la Société eugénique de l'université de Cambridge –, il marie sa formation de statisticien et sa passion pour la génétique. Il publie en particulier un important article en 1918, dans lequel il lève, à l'aide de puissants outils statistiques, les contradictions apparentes entre les idées de Charles Darwin sur la sélection naturelle et les expériences récemment redécouvertes du botaniste autrichien Gregor Mendel. Faisant la synthèse entre ces deux théories, il est l'un des fondateurs, avec John Burdon Sanderson Haldane (1892-1964) et Sewall Wright (1889-1988), du néodarwinisme.

En 1919, Fisher accepte un poste de statisticien au centre de recherche agronomique de Rothamsted, non loin de Londres, et effectue des travaux statistiques sur les expériences qui y sont conduites. Son ouvrage Statistical Method for Research Workers (1925 ; Les Méthodes statistiques adaptées à la recherche scientifique, 1946) sera réédité plus de cinquante années durant. Ses expériences en agronomie ouvrent la voie aux théories sur la dominance et la valeur sélective, exposées dans The Genetical Theory of Natural Selection (1930). En 1933, Fisher devient professeur d'eugénique au Galton Laboratory de l'université de Londres et, de 1943 à 1957, occupe la chaire de génétique à Cambridge. Il mène des études de liaison génétique sur différents traits et met au point des méthodes d'analyses multivariées pour traiter ces questions.

À Rothamsted, Fisher a défini des procédures d'expériences scientifiques permettant d'obtenir plus d'informations tout en mobilisant moins de temps, d'efforts et de moyens financiers. L'un de ses grands chantiers vise à éviter les biais introduits lors de la sélection du matériel expérimental, susceptibles de fausser les résultats de l'expérience. C'est pour éviter cet écueil que Fisher introduit le principe de randomisation : avant que l'effet d'une expérience puisse être imputé à une cause ou à un traitement donné, indépendamment d'autres causes ou traitements, l'expérience doit être répétée sur un certain nombre d'unités expérimentales témoins, et l'ensemble des unités expérimentales utilisées doivent être des échantillons sélectionnés de façon aléatoire dans la population globale qu'ils sont censés représenter. De cette façon, la sélection aléatoire minore les effets de la variabilité du matériel expérimental.

On doit à Fisher une autre contribution, plus importante encore : le concept d'analyse de la variance. Cette procédure statistique permet d'utiliser une même expérience pour répondre à plusieurs questions simultanément. L'idée maîtresse de Fisher est de décomposer une expérience en un ensemble de sous-expériences, différant l'une de l'autre par un ou plusieurs facteurs. En permettant d'attribuer les différences observées à ces divers facteurs ou combinaisons de facteurs, par les moyens de l'analyse statistique, ces sous-expériences constituent une avancée notable[...]

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