ROSARIO
Ville de la province argentine de Santa Fe, étalée sans grâce sur la rive droite du Paraná, Rosario comptait 1,1 million d'habitants au recensement de 2001. Elle est née comme Bahia Blanca dans les années 1880-1890 d'un bon site portuaire, au moment où s'organisait la mise en valeur agricole de la pampa. C'est une compagnie française qui obtint le monopole de la construction et de l'exploitation du port au terminus de la voie ferrée du Central-Córdoba. Tout un faisceau de voies ferrées, aujourd'hui doublées par la route, fut dessiné pour desservir les hangars à grains puis les élévateurs et le frigorifique qui s'alignent au pied de la barranca, le talus limoneux dominant le fleuve. Située au cœur des colonies agricoles de la pampa humide, Rosario en est devenue la véritable métropole commerciale et industrielle. Siège d'une Bourse des céréales fort active, qui contrôle les transactions sur le maïs et les oléagineux, elle assure aussi l'essentiel des services techniques et bancaires pour la partie la plus riche et la plus densément peuplée de l'espace rural pampéen, jusque dans la moitié orientale de la province de Córdoba, à l'est. Cependant, la croissance de la ville de Córdoba a toujours dépassé celle de Rosario, longtemps cantonnée dans des fonctions de services, amputée de tout rôle politico-administratif supérieur et subissant la concurrence des activités industrielles qui ont essaimé en amont et en aval en fonction de décisions prises à Buenos Aires. Néanmoins, à la différence de Córdoba, qui concentre en elle-même toutes les activités, Rosario reste l'animatrice directe d'une proche région dense, complexe, étendue, à la fois urbaine et rurale et riche d'activités productives déterminantes. Elle demeure, grâce à son port fluvial moderne, la ville exportatrice des produits de la pampa (céréales, viandes, laine, cuirs) et elle a su se doter d'industries connexes (tanneries, travail du bois) et d'un complexe sidérurgique à l'origine d'unités de constructions mécaniques. Durement affectée par la crise industrielle des années 1990, Rosario a su se reconvertir, notamment grâce au développement de la culture de soja (traitement et expédition), et a su valoriser ses activités culturelles et universitaires.
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Écrit par
- Romain GAIGNARD : maître assistant des facultés des lettres et sciences humaines, professeur à l'université nationale de Cuyo-Mendoza, Argentine
Classification
Média
Autres références
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ARGENTINE
- Écrit par Jacques BRASSEUL , Encyclopædia Universalis , Romain GAIGNARD , Roland LABARRE , Luis MIOTTI , Carlos QUENAN , Jérémy RUBENSTEIN , Sébastien VELUT et David COPELLO
- 38 902 mots
- 18 médias
...fluvial s'étend de Santa Fe sur le fleuve Paraná à La Plata, capitale de la province de Buenos Aires, sur le Río de la Plata. Il comprend les villes de Rosario, San Nicolás de los Arroyos ainsi que la capitale Buenos Aires. Ces grandes villes combinèrent, au début du xxe siècle, les fonctions portuaires...