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ROSEMARY'S BABY, film de Roman Polanski

Roman Polanski avait déjà exploré dans Répulsion (1965) le thème de la jeune femme en lutte avec des démons intérieurs – avec Rosemary's Baby les forces qui contreviennent à l'épanouissement de l'héroïne s'incarnent cette fois dans les membres de son entourage. Polanski reviendra sur la dimension paranoïaque de ce canevas avec Le Locataire (1976), qui raconte comme Rosemary's Baby la manipulation de l'occupant d'un appartement par des voisins envahissants jusqu'à la persécution. Le héros du Locataire, qu'interprétera Polanski en personne, finit d'ailleurs écrasé sur le sol, rejeté parce qu'il ne convient pas à l'immeuble, exactement comme Teresa dans Rosemary's Baby... Mais c'est l'inscription dans le genre fantastique qui, en 1968, fait le succès public de Rosemary's Baby (un genre que Polanski avait amoureusement parodié un an auparavant dans son célèbre Bal des vampires). Le thème de l'enfant-démon sera repris par L'Exorciste (William Friedkin, 1973) avec le succès que l'on sait, puis par La Malédiction (Richard Donner, 1976) ou encore le méconnu Audrey Rose (Robert Wise, 1976) – sans parler d'un téléfilm en forme de sequel, Look What's Happened to Rosemary's Baby (Sam O'Steen, 1976).

Upper West Side, Bramford House, septième étage

Rosemary's Baby, R. Polanski - crédits : Keystone/ Moviepix/ Getty Images

Rosemary's Baby, R. Polanski

Manhattan en 1965. Rosemary et Guy sont d'insouciants jeunes mariés à la recherche d'un appartement. Pourquoi pas ce spacieux quatre pièces dans un immeuble de style pseudo-gothique, la Bramford House ? Bien sûr le bâtiment a mauvaise réputation – sorcellerie et anthropophagie y auraient jadis été pratiquées – mais pourquoi prêter foi à ces ragots ? À peine installés, Rosemary et Guy subissent les attentions envahissantes des Castevet, le couple de retraités qui vit à l'étage supérieur en compagnie d'une jeune femme « instable », Teresa. Invitations et visites impromptues se succèdent à un rythme d'autant plus soutenu que Teresa est retrouvée morte, un soir, au bas de l'immeuble. Les Castevet sont libres, désormais. Leur mainmise empire une fois Rosemary enceinte : elle doit consulter leur médecin, avaler chaque jour leur mixture bienfaisante... Cependant que le ventre de son épouse s'arrondit, Guy connaît enfin la réussite professionnelle – il est acteur mais n'avait jusqu'ici obtenu que des rôles insignifiants. Cette soudaine bonne fortune n'a rien d'un hasard : Guy a pactisé avec une secte d'adorateurs du diable. En échange de la gloire, il a consenti à ce que Rosemary porte en elle le rejeton de Satan lui-même...

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

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Média

Rosemary's Baby, R. Polanski - crédits : Keystone/ Moviepix/ Getty Images

Rosemary's Baby, R. Polanski

Autres références

  • GORDON RUTH (1896-1985)

    • Écrit par
    • 520 mots

    Né en 1896 à Quincy (Massachusetts), Ruth Gordon avait commencé sa carrière dans des films muets produits à Fort Lee (Camille, 1915 ; The Whirl of Life, ibid.). Elle la poursuivit à Broadway où, en 1937, elle donne une interprétation peu conventionnelle de Nora, héroïne de Maison de poupée...

  • POLANSKI ROMAN (1933- )

    • Écrit par et
    • 1 925 mots
    ...incessant, il oblige le spectateur, pour sa plus grande joie, à accepter ce qu'il sait être parfaitement faux. Le finale est de la même nature que celui de Rosemary's Baby : nos maladroits chasseurs de vampires participeront à la probable domination de la Transylvanie par les adeptes du comte von Krolock....
  • SASSOON VIDAL (1928-2012)

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    Le coiffeur londonien Vidal Sassoon modernisa la silhouette féminine des années 1950 et 1960 avec la coupe bob : ce carré à frange facile à entretenir permettait en effet de partir travailler aussitôt après s'être lavé les cheveux, contrairement aux coiffures crêpées et fixées à la laque, alors...